Ce mercredi 31 mars, avec le soutien des lycéens, les retraités se rassemblent devant la Préfecture à 14H00 pour défendre leurs droits

C’est une première avec le soutien des syndicats lycéens qui viennent soutenir leurs grands parents syndiqués pour tordre le coup au fameux conflit des générations.

Quand il s’agit de défendre ses droits, que ce soient ceux des jeunes frappés par la précarité et les conditions de vie indignes pour un pays riche comme le France, ou ceux des retraités, qui ont toute une vie accepté des conditions de travail souvent difficiles avec des salaires « à la ramasse », pour bénéficier pour une grande majorité d’entre-eux de retraites de misère, jeunes et anciens se retrouvent côte à côte, solidaires, pour défendre les mêmes droits.

                                                                 Les retraités sur le pied de guerre

Nous vous donnons les interventions des représentants syndicaux lors de la conférence de presse intersyndicale CGT, FO, FRG, CFE-CGC, Solidaires de Haute-Savoie en présence des syndicats lycéens UNL et MNL74.

S’associer face aux dégradations sociales et économiques

Cette conférence avait pour but de faire le point sur la situation afin de préparer le rassemblement/manifestation qui se déroulera le Mercredi 31 Mars, à 14H, Préfecture d’Annecy

 

Quel est l’état de la situation ?

Au nom du collectif, FO dénonce les propos de notre gouvernement rendant les retraités responsables en quelque sorte de la situation de précarité de la jeunesse. C’est un message honteux ! Jeunes et retraités sont confrontés aux mêmes problèmes. Ce sont les politiques successives qui ont abouti à cette dégradation du pouvoir d’achat, des services publics et de santé. De plus, le montant des pensions est bloqué depuis un certain nombre d’années. Une partie des retraités sont dans la misère avec leur pouvoir d’achat bloqué. Alors que les personnes ont cotisé, augmenter leur retraite à 0,4% est une provocation. Concernant la santé, on assiste à un véritable saccage, qu’il s’agisse des EPHAD et des services hospitaliers.

Cela n’efface pas les situations antérieures. Depuis un certain temps, il y a eu des mobilisations retraités/ actifs quand il y eut des suppressions de lits, postes dans les hôpitaux. Et en Haute-Savoie on continue : moins de 100 lits de réa pour 850 000 habitants ! Des vois s’élèvent contre cet état de fait. De plus, il est difficile de se faire vacciner, sans compter la qualité des vaccins, les problèmes de perte d’autonomie. Le gouvernement voudrait créer une 5ème branche maladie payée à 80% par les retraités. On est loin des conquêtes sociales de la Sécurité Sociale.

 

Paroles aux lycéens

Le représentant de l’UNL 74 Mathis Andagnotto constate que la crise touche toutes les générations sans distinction d’âge. Il y a destruction des acquis sociaux, mise à mal des jeunes touchés par la précarité. Peu d’aide de l’état. Le gouvernement nie les problèmes, l’état de détresse. Cela touche de plus en plus de jeunes. On ne sait pas comment va se passer l’après COVID. Cela déclenche de l’anxiété, des dépressions ne permettant pas d’ouvrir des perspectives d’avenir. L’absence de vie sociale déclenche de la détresse mentale difficile à vivre. On enlève de nombreux moyens. On note aussi un manque de cohérence des décisions gouvernementales. C’est la politique de la division et qui ne permet pas de développer de l’accompagnement en direction des plus précaires. Plus que jamais, il nous faut rester solidaires et assurer des services publics de qualité.

Le représentant du MNL74 Mathis Guerraz constate une politique de précarisation de la jeunesse, de division intergénérationnelle qui s’installe. On assiste même à une politique diffamatoire à l’encontre de l’UNEF. Les tensions s’exacerbent, alors que l’on a besoin d’être solidaire, accompagné. En terminale beaucoup d’élèves ont du mal à remplir leurs vœux pour l’entrée à l’Université. Il y aura une sélection qui se profile et un accroissement des inégalités. La situation mentale inquiète. On assiste à de l’épuisement, à des dépressions, des prises de somnifères, des crises de panique face à la précarité grandissante, au manque de perspectives d’avenir ; d’où la demande de RSA pour les étudiants. Il y aura un impact à long terme en divisant la jeunesse face aux autres générations. Et on reproche aux personnes âgées de ne pas laisser vivre la jeunesse. Mais c’est la précarité qui a provoqué cette situation.

 

Solidaires   Retraités Roland Fichet

Il est vraiment intéressant d’organiser une manifestation intergénérationnelle. La précarité s’est développée et accentuée avec la crise du COVID et le gouvernement en profite pour faire de nouvelles attaques (cf ce qui se passe avec l’UNEF). La question du RSA se trouve posée car les familles ne peuvent assurer toutes les charges. Les retraités sont de plus en plus pauvres. Cela repose aussi sur leurs enfants. On est donc à un grand tournant, dans une crise qui s’enfonce. Heureusement, qu’il y a ici une solidarité associative. On estime à 10% au niveau national le nombre de retraités pauvres et 36% ont du mal à assurer leurs soins, sans compter les décès liés au COVID.

 

USR/CGT Jean-Paul Larèse

Le titre de la mobilisation est significatif : « Les retraités veulent vivre ». Alors qu’une partie de la population est en état de survie, on a vu les profits de certains s’envoler. On ne mesure jamais assez l’aide qu’apporte les retraités aux enfants et petits-enfants, alors qu’il n’y a pas eu de revalorisation des salaires et pensions.

 

FSU et Retraités Fonction Publique   Jean-Philippe Renard et Jean-Claude Lardeau

Comment remédier à la situation qui vient d’être décrite et que l’on va taxer les mutuelles (cf. les propos de Bruno Lemaire). Cela va toucher tout le monde et en particulier les plus fragiles. On assiste à de plus en plus de décès dans les EPHAD, quand il y a manque de moyens. En Haute-Savoie : 18%.

La Haute-Savoie est un département de vie chère, jamais reconnu par le gouvernement ; même si le préfet envoie des dossiers concernant cette question, il n’ya jamais de réponse. Ajouter à cela le montant des loyers, qui empêche les gens de se loger, si bien que des personnes ne restent pas dans notre département. Ceci est à mettre en lien avec le montant des loyers en EPHAD qui varie entre 2200 et 2900 euros, si bien que cela retombe sur les générations suivantes. Il faut donc augmenter les salaires et pas de pensions inférieures au SMIC. On exerce aussi des pressions en ajoutant le drapeau de la pandémie, créant ainsi un climat de peur et le gouvernement en profite pour faire voter des lois liberticides et empêcher les gens de montrer ce qu’ils veulent transformer. Règne un climat de confusion où il est difficile de s’opposer.

 

CFE CGC Rien ne sera jamais comme avant et après le COVID. Il y a nécessité de consommer local.

Alors, ensemble comment se préparer à la manifestation du 31Mars, comment informer la presse ? Il y a une solide intersyndicale accompagnée par les lycéens et faire en sorte de mobiliser l’opinion publique au sujet des dégâts provoqués par cette crise(sans compter les licenciements et détériorations des conditions de travail, tactiques pour faire accepter les décisions alors que l’on n’a rien fait concernant l’ISF, le chômage, et que les riches deviennent de plus en plus en plus riches, que la pandémie stresse les gens. D’où difficulté aussi à les mobiliser, même les adhérents des organisations syndicales. C’est la politique de la peur qui s’installe. Le COVID sert de bouc émissaire. Le gouvernement continue comme avant.

Les médias dominant sont souvent le relais de la politique en cours (cf. Segur de la santé, théorie du complot) Il y en a qui profite de cette situation face à cette génération sacrifiée pour manipuler les têtes, éviter qu’elle se révolte. Ceci fait le jeu de l’extrême droite et de plus en plus fasciste. Il y a des comportements inquiétants. Il va falloir créer des rapports de force, ensemble face aux provocations.

Auteur: Colette CHARLET

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