Baudelaire, le poète en colère

Ce lundi matin devant le lycée Charles Baudelaire de Cran, élèves, professeurs, parents, tous sont venus défendre leur établissement menacé par le rectorat de voir disparaître ses options de latin, musique, théâtre, Cinéma Audio-Visuel, Histoire des arts, Sciences et Laboratoire.  Une autres crainte serait de limiter les dérogations : un recrutement sur le secteur qui mettrai fin à la mixité sociale.…

Des décisions qui remettent en cause l’identité culturelle et artistique, ainsi que la tenue de la semaine culturelle du lycée.

Des décisions d’autant plus incompréhensible que ce lycée public offre depuis de très nombreuses années à tous les jeunes la possibilité de vivre leur passion et d’organiser des projets artistiques sous forme de concerts, expositions…

Le contenu des pancartes portées par les élèves et le corps enseignant sont suffisamment explicites. On pouvait lire : « Les fleurs de Baudelaire mises à mal – Baudelaire c’est ma vie – Non à la mort des options – Les Dieux sont tombés sur la tête –« 

La potion magique de Baudelaire ce sont les options…
Ce qui frappe, c’est la solidarité des élèves et des professeurs, car pour eux le théâtre produit du « signifiant » dans la vie des élèves. Ce serait un quatrième coup de théâtre qui s’abattrait sur eux. Tant d’options menacées ; voilà pourquoi il faut faire à la désespérance que certains veulent installer.

 

Oui, quand les options sont menacées, il faut résister et lutter ensemble
Pour le collectif, on porte atteinte à la liberté d’expression dans le champ culturel. Parents et élèves sont conscients. « Il faut donc s’impliquer dans cette bataille contre cette sélection sociale pour faire barrage aux élèves venant de « l’extérieur afin de réaliser une économie de moyens, »-

Les prises de parole publiques et les slogans écrits à la étaient éclairant : « La culture est l’héritage de la noblesse du monde »(André Malraux ), « Nous voulons que l’école soit un lieu d’émancipation pour devenir des citoyens responsables ».

Ces options ont un impact sur la santé mentale surtout après cette période de confinement qui les a empêché d’être ensemble, de partager des évènements dans le champ culturel. C’est cela qui les a sauvé de ce monde de la désespérance et du manque de perspective.


Le combat ne fait que commencer
C’est une lutte qui s’engage dans la durée. Une rencontre avec le directeur du service départemental de l’éducation nationale (DSDEN) est prévu le jeudi 9 mars à 17H30. Un rendez-vous est donné le même jour devant la Préfecture pour défendre la diversité culturelle, l’identité de ce lycée, et dire stop aux suppressions de postes.

 

 

La scolarité à Baudelaire a laissé des traces.

Une ancienne élève témoignera de ce que fut son engagement, grâce aux options qui ont ouvert des perspectives, et si les « options étaient une banque, on les aurait déjà sauvées ».

L’âme de Baudelaire ne doit pas en pâtir ! Ils et elles ne laissent pas faire et grâce aux pancartes tout est prêt pour la prochaine manifestation !

Auteur: librinfo74

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3 commentaires

  1. Je suis atterrée par de telles décisions qui ignorent ce que peut apporter de telles options alors que le mal être de nos jeunes est de plus en plus souvent évoqué. La logique comptable n’a décidément aucun scrupule!

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  2. En tant que parent de 4 étudiants brillants tous passés à Baudelaire, ils ont tous tirés partie des options sport cinéma…. inacceptable que tout cela soit balayé ! On a besoin de citoyens responsables pas de moutons formatés

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  3. Baudelaire serait-il une « anomalie »?

    La disparition des enseignements artistiques est une menace qui pèse de longue date à Baudelaire, mais pas seulement…
    Notre société, en permanence traversée et agitée par des courants contraires qu’incarnent tribunes et promesses politiques, contre-mesures institutionnelles, crises sociétales et postures idéologiques verrouillées, balance entre le oui et le non. Bilan des courses : l’éducation, et plus particulièrement l’enseignement artistique, subissent ce grand écart, cet écartèlement meurtrier entre une flambée démagogique toujours éphémère contre une totale et glaçante impunité.
    Ainsi vont et font les « Mangeurs de Rêves » (B. Cyrulnik) encensant le fait artistique comme facteur majeur de la construction citoyenne, du développement personnel ainsi que du « vivre ensemble », sans jamais accompagner le discours bien-pensant des dispositions et mesures concrètes adéquates.

    Laisserons-nous sombrer L’éducation artistique dans les abîmes de Dame Consommation-de-Luxe (fort séduisante Déesse de la Perdition) sous le faux prétexte (pour n’en citer qu’un) d’un impératif à renforcer des enseignements fondamentaux à l’abandon ?
    Notre hypocrisie serait-elle sans limite ?
    Jusqu’où pourrons-nous soutenir ce déni de vérité, la chair même de ce qui, bon gré mal-gré, définissait encore hier l’idéal républicain, à savoir la transmission de la connaissance et de l’esprit critique ? Or, nous savons que la connaissance ne se possède pas, elle est un processus vivant soumis à l’expérience de l’altérité, de l’échange et du partage tout autant qu’aux rythmes biologiques, aux intempéries des apprentissages, voir des accidents de la vie.
    Sinon, nada ! Le mot est creux. De ce vide, seule l’éducation artistique peut défaire l’échelle de Jacob et ce n’est pas un rêve !

    Pour toutes ces raisons, l’histoire même de la genèse du lycée Baudelaire, de cette aura artistique voulue (et rêvée!) par sa première Proviseur, laisse apparaître l’entreprise humaniste de Michèle Graniola comme une « anomalie »… aujourd’hui, plus que jamais, la nouvelle menace redit l’importance du mensonge politique : le refus tacite de céder à l’anomalie-Baudelaire le statut d’expérimentation éducative, exigeant alors un bilan sérieux et motivé avec tous les acteurs concernés.
    À ce jour, il n’est pas fou de penser que « Baudelaire » restera dans la mémoire de toutes les générations d’élèves, de parents et de profs qui s’y sont investis depuis 1991 ! le « fruit défendu »
    de cette anomalie historique !
    Nous manquons de courage et il faut faire des choix, savoir aussi renoncer.
    Nous abandonnons la partie aux arithmétiques mortifères des services décisionnaires.
    Nous manquons d’ambition, oubliant la soif des élèves en « portes-ouvertes » qui viennent fébrilement chercher dans l’inattendu d’une file d’attente, beauté, justice et liberté !

    À l’endroit même où saigne l’inquiétant constat de l’insupportable échec scolaire, l’obscure et continuelle menace du balai maléfique des suspensions et privations de moyens dépose, d’années en années, les germes de la révolte et du chaos de demain…
    Le poète en colère, ses enfants en pleurs : le monde se déchire.
    L’ anomalie, elle, reste la seule espérance!

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