Un projet pilote expérimental d’une Zone blanche à l’abri des ondes électromagnétiques dans les Hautes-Alpes

Cet article fait partie de l’enquête réalisée par Loïc Quitin sur le thème des risques sur la santé des ondes électromagnétiques.

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Michèle Rivasi

Michèle Rivasi, députée européenne EELV et présidente de l’association Zones blanches, a contribué à la mise en place du Grenelle des ondes.

« J’ai pu constater que d’autres pays européens avaient une démarche intéressante vis-à-vis de la prise en compte de l’électro hypersensibilité. La Suède réalise des aménagements et l’EHS est reconnue comme handicap depuis 2000. L’État prend en charge ces personnes (logements adaptés, idem pour les transports, les conditions de travail). Même chose pour l’Allemagne et le Royaume-Uni. En France, nous devons aussi nous intéresser à cette question, car ce syndrome est mal connu et reconnu. D’où la nécessité de créer un lieu de « ressourcement » et de recherche médicale et scientifique. »

Pour toutes ces raisons, Michèle Rivasi est en lien avec la commune de Saint-Julien-en-Beauchêne, dans les Hautes-Alpes, la Caisse d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône (propriétaire d’un centre de vacances sur place), la préfecture des Hautes-Alpes, des membres du conseil régional PACA et plusieurs associations de personnes électro hypersensibles. L’association Zones blanches gérera le lieu.

librinfo zone blancheLa situation géographique du Durbon (hameau de Saint-Julien-en-Beauchêne) est intéressante car protégée des ondes par une montagne. Les bâtiments sont variés et séparés, pouvant recevoir des aménagements différents en fonction des besoins. Plusieurs dizaines de personnes pourront être accueillies et suivies médicalement.

 

Pour mieux comprendre l’EHS et trouver des solutions

 L’ANSES a trouvé un vif intérêt à ce dossier en 2014. Sur place, plusieurs missions d’ordre sanitaire et social seront remplies : accueil, suivi médical, recherche sur l’électro hypersensibilité. A terme, des activités économiques pourront être développées en lien avec la problématique et les spécificités du lieu. Immédiatement, le site pourra accueillir 20 personnes en court séjour. Par la suite, cette capacité, en fonction de l’avancée des travaux, pourra atteindre 80 à 100 personnes.

Le public accueilli est celui des personnes sensibles aux ondes électromagnétiques et/ou chimico-sensibles, de tout âge. Des adolescents et des familles ayant besoin de se débrancher de la technologie pourront aussi être accueillis. Ce lieu ayant aussi vocation à se ressourcer, des stages d’information sur l’impact sanitaire potentiel des ondes électromagnétiques et des matériaux ayant des effets sur la pollution de l’air intérieur seront envisagés.

 

Projet économique

 Fondations, collectivités territoriales, État et fonds européens sont sollicités pour le budget. Les participants seront accueillis selon un tarif progressif en fonction de leurs ressources. « Notre état d’esprit, conclut Michèle Rivasi, initiatrice du projet, est que sa réussite sera collective et ne se fera que si l’ensemble des partenaires et la population locale sont impliqués. » La gouvernance de la zone blanche sera assurée par une Société coopérative d’intérêt collectif (associations et usagers, élus et administration, scientifique-médical).

L’objectif à long terme est de pouvoir reproduire de pareils lieux afin d’éviter l’exclusion et l’errance des personnes électro hypersensibles.

Auteur: Loïc Quintin

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