Selon les syndicats enseignants, la jeunesse est trahie par la politique néolibérale en matière d’éducation

Annie Anselme de la FSU et Véronique Golfier du Syndicat FO des lycées et collèges avaient donné rendez-vous pour une conférence de presse précédant la manifestation du 19 Mai, sur Annecy.

Un constat accablant. Des recrutements difficiles.

Ce constat est dressé surtout dans les établissements secondaires où les réformes se succèdent. Les personnels doivent faire face à des effets d’annonce concernant le nombre de postes par rapport au nombre d’élèves en augmentation, alors que le nombre de prof a été diminué de 10%.

Le recrutement dans le champ des matières principales, comme le français et les mathématiques, est particulièrement difficile dans les zones dites sensibles face à un nombre croissant d’élèves.

En dépit des remarques des associations de parents d’élèves, rien ne serait fait pour satisfaire les revendications légitimes. « Pour « pallier » à la pénurie de profs due aux départs à la retraite, le ministère embauche des non-titulaires qui ne sont pas formés et sont confrontés à d’énormes difficultés pédagogiques. Des situations sont évoquées sur le département. Cela est d’autant plus délicat que ces personnes  vivent parfois des situations précaires et ont du mal à se loger. »

De même le problème du non remplacement des enseignants en congé est récurrent. On assiste ainsi à l’augmentation des inégalités sur notre territoire.

 

Détournement des objectifs de réussite de tous les élèves…

On ne peut s’empêcher de faire un lien avec la Loi Travail, car, selon les syndicats enseignants, rien n’est négocié avec les organisations syndicales Tout serait  imposé d’en haut et est non amendable.

Il en est de même pour la réforme des lycées et collèges. « Nous sommes dans la même logique que pour les entreprises. Le gouvernement tente de faire passer en force sans réelle concertation avec les personnels toute une série de mesures modulables selon des établissements et le bon vouloir de la hiérarchie. Cela ne peut qu’accentuer les inégalités de traitement.

Se dessine alors « l’autonomie des établissements et des rapports de subordination » et qui ne sert pas l’intérêt des élèves. On assiste à des amputations d’horaires disciplinaires, des suppressions de classes bilangues, à une mauvaise organisations des EPI. Il est aussi préconisé de co-intervenir sur certaines disciplines…Mais, comment faire quand les profs ne sont pas ensemble pour le concevoir et qu’il y a 35 élèves livrés à eux-mêmes ? »

 

Y a t-il eu un bilan de fait au sujet de ces réformes ?

La réponse est non.

De nombreuses personnes mis devant des élèves ne sont pas des « profs » car n’ayant eu aucune formation sur le terrain.

« Le travail de préparation sur les EPI, qui se veut interdisciplinaire dans les collèges, se fait sur le temps de vacances, ce qui a une incidence sur l’organisation complexe des emplois du temps. »

Il n’est pas étonnant que cela provoque colère et inquiétude des enseignants. « On ne peut que s’interroger sur la capacité à développer l’autonomie des élèves par de telles mesures. La situation est particulièrement grave en ce qui concerne les enfants sans papiers. »

 

Que dire des salaires des enseignants? Comment se mobiliser ?

« A grands coups d’annonces  gouvernementales, on nous dit sur les ondes qu’il y a eu l’obtention d’une prime applicable en Septembre 2016. Mais là encore, il y a tromperie, car celle-ci ne rentrera pas en compte dans le calcul de la retraite. Cela n’est pas une augmentation de salaire. Il faut donc se mobiliser aussi sur ces questions et aux côtés de ceux et celles qui pareillement luttent dans les entreprises. »

 

Les situations se tendent mais la mobilisation des enseignants est faible.

« Ici, sur ce département, on a du mal à la construire » déclarent les représentantes syndicales. C’est lié à l’histoire politique de ce département. Il y a toute une réflexion à poursuivre, pour créer des convergences et peser sur les luttes en cours. Créer un rapport de force serait un point d’appui, face au mépris du gouvernement. Ce dernier le sait. Il a en face de lui de la désespérance, du fatalisme, un manque de perspectives. Il faudrait aussi inventer des formes d’actions incitant les jeunes à prendre en main leur avenir. »

Bref, un vaste chantier à ouvrir!

Auteur: Colette CHARLET

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