Les opposants au centre de congrès s’invitent à l’assemblée plénière de la C2a.
Après avoir échauffé les oreilles de Bernard Accoyer en faisant signer des pétitions sur ses terres dimanche dernier à la foire d’automne d’Annecy-le-Vieux, les quatre associations* opposées au centre de Congrès sur la presqu’île d’Albigny se sont invitées jeudi dernier sur la scène politique de la C2a pour remettre officiellement les 8200 signatures des personnes opposées au projet.
Jean-Luc Rigaut, dans un souci tactique, préféra leur donner la parole.
À tour de rôle, les représentants des 8200 pétitionnaires distillèrent leurs arguments. Une façon de prendre au mot les élus qui, dans leurs discours, se targuent de favoriser l’expression citoyenne.
Si l’on peut s’étonner de la pertinence de l’argument vantant « le charme » désuet d’un lieu où « des constructions actuelles restent bien intégrées dans une végétation séculaire formant un écrin magnifique autour d’une perle, la maison Abeille », la dénonciation de la volonté des élus d’imposer leur choix sans véritable consultation de la population, et sans avoir étudié sérieusement d’autres implantations alternatives, seraient des arguments plus convaincants.
Dans leurs prises de paroles, les « porteurs de paroles » insistèrent pour que la population ait la possibilité de définir elle-même l’affectation de ce lieu à vocation publique, en insistant sur le risque de « dénaturation de d’altération radicale de l’ensemble du site » par des intérêts privés.
Enfin, la pertinence économique du centre de Congrès est contestée compte tenu du déficit chronique dont serait frappé la quasi totalité des centres en France. Cette situation ferait craindre que « le poids financier de l’opération envisagée ne mobilise une part excessive des ressources de la Communauté au détriment de besoins prioritaires ».
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Jean-Luc Rigaut, imperturbable.
Fort de la légitimité que lui donne le conseil de communauté, les doléances exprimées par les opposants au projet glissent sur Jean-Luc Rigaut comme l’eau de pluie sur sa statue de marbre de « commandeur ».
Au cours de la séance, le président de la C2a a rappelé qu’il attend les projets des architectes avec la ferme détermination d’appliquer son calendrier.
Toutefois, d’ici-là, les municipales de 2014 risquent de perturber ses plans.
Une période souvent tributaire de tempêtes imprévisibles risquant briser une stature d’apparence solide.
* Les amis de la Terre, la FRAPNA, Lac d’Annecy environnement et Pax christi.