Virus de la politique, suite

Ci-dessous le lien vers un article de M. Billet, Vice président Climat Air Énergie du GRAND ANNECY

Il s’agit des réflexions et analyses de M. Bruno LATOUR, anthropologue, sociologue et philosophe. Merci M. Latour pour ces analyses, et merci M. Billet de partager celles-ci.

Un passage de M. Latour : « C’est qu’il y a un abîme immense entre L’État capable de dire « je vous protège de la vie et de la mort », c’est-à-dire de l’infection par un virus dont la trace n’est connue que par les savants et dont les effets ne sont compréhensibles que par le recueil des statistiques, et l’État qui oserait dire « je vous protège de la vie et de la mort, parce que je maintiens les conditions d’habitabilité de tous les vivants dont vous dépendez ». »

J’espère que M. Billet mettra son énergie à promouvoir une politique municipale qui maintienne les conditions d’habitabilité de tous les vivants dont nous dépendons. Cela nécessitera une reprise des projets, actions prévues pour les années à venir. Exemple : « Atténuer son impact » sur le climat deviendrait « Réduire drastiquement ».

Beaucoup de mots comme Sensibiliser, Inciter, Motiver, Limiter, Faciliter, etc. présents dans les documents du Grand Annecy semblent bien « mous » au regard des nécessités d’actions. Exemple à propos de développement durable « pouvant aller jusqu’à la certification »  qui nécessiterait « menant à une certification ».

La volonté d’agir, d’y mettre les moyens, usant de la coercition réglementaire là où c’est nécessaire pour, non pas favoriser, mais atteindre réellement un objectif concret, nécessaire, indispensable, incontournable. C’est déjà dans les mots, le vocabulaire et la forme employés que se mesure l’exigence à réussir. Il me semble que la forme fait partie du fond .. et vice-versa.

Bien sûr, le discours martial d’un sauveur,… d’un politicien, joue aussi sur les formulations fortes, incisives. Donc à nous, et nous en avons un peu le temps actuellement, de sentir, apprécier après analyse :  quel contenu réel et cela a-t-il à voir avec les urgences non pas individuelles mais « mondiales » en tant qu’être humain, êtres vivants.

L’idéologie dominante de l’individualité, du marché, de l’économie marchande nous impose, fait croire que LA solution est celle-là et qu’il faut s’adapter aux changements climatiques, que les solutions technologiques vont nous sauver. Serions-nous aussi un peu « Trumpistes » ?

Sur Annecy, accepterions-nous de réduire cette part de l’économie prédatrice, polluante et donc réduire notre train de vie, notre « luxe » ? Si la question se pose comme cela, ce sera d’autant plus difficile de trouver et d’accepter des solutions drastiques.

Si la question est : « Voulez-vous vivre dans un milieu favorable, non polluant, respectant les équilibres du vivant, la biodiversité, permettant un meilleur vivre ensemble équitable, démocratique, solidaire, républicain ?  » ce sera peut-être plus facile de rechercher ensemble, valider des priorités essentielles et agir même si cela passe par des actions coercitives liées à l’urgence.

Un pastiche d’Oceano Nox de Victor Hugo qui me vient sur les coûts des choses, les priorités.

O combien de milliards, combien de sociétés
Qui sont parties joyeuses pour des investissements à gagner
Dans ce morne horizon se sont évanouis!
Combien ont disparu, dure et triste fortune!
Dans un effondrement sans fond, par une nuit sans lune,
Avec une biodiversité à jamais enfoui!

 

JMH

Auteur: Jean-Marie HUBERT

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