Un parti communiste désenchanté par la désaffection des citoyens pour sa campagne électorale.
Le PCF avait organisé une rencontre publique avec ses candidats aux législatives dans la grande salle Honnoré à Cran-Gevrier.
On peut comprendre sa déception avec la présence d’un tout petit public composé essentiellement de militants communistes.
Une déception que pouvait ressentir Christian Garette, suppléant de Michel Lombart dans la 1ère circonscription. Ce militant syndicaliste à la poste qui a mené une bataille exemplaire contre la tentative de la Direction d’entraver son action de délégué, aurait pu espérer que son parti puisse porter politiquement son engagement dans le mouvement social.
Cette déception est d’autant plus grande que des questions intéressantes ont été posées sur le choix de société que les militants communistes entendent défendre, face à la remise en cause du salariat et de la société productiviste : « Pour une large majorité de citoyens, le travail n’a plus de sens » explique un militant. « C’est la fin du « fordisme ».
On peut s’étonner que le parti communiste ne se soit pas posé plus tôt ces questions de fond, en particulier sur la logique productiviste de notre économie avec ses conséquences catastrophiques pour la Planète. Sa défense du nucléaire comme énergie « propre » pour lutter contre le réchauffement climatique n’aura pas convaincu beaucoup d’électeurs inquiets de la dangerosité mortifère que représente cette industrie et sur les énormes questions non résolues du traitement des déchets.
Dans le débat, une analyse voit le jour pour se désoler du désintérêt des citoyens de la vie politique : « Notre système démocratique est à bout de souffle : les gens votent à la présidentielle pour élire un monarque avec les pleins pouvoirs pendant 5 ans, alors qu’ils se désintéressent des élections locales où ils peuvent élire des citoyens proches d’eux et qui peuvent défendre leurs intérêts à l’assemblée nationale. » Et de poursuivre : « À chaque élection, on s’enfonce un peu plus ! »
On peut comprendre ce désenchantement avec cette désaffection des électeurs pour une réunion publique électorale. Une déception qui traverse également les partis politiques traditionnels sur tout l’échiquier politique.
Toutefois, le noyau militant communiste reste déterminé à mener la bataille.
