Beaucoup de monde ce 1er avril au bord du Thiou (et ce n’est pas un poisson !) Ce sont deux habitantes qui ont réussi à réunir une cinquantaine de personnes à la confluence avec l’Isernon pour constater les odeurs et pollutions d’hydrocarbures, en lançant une pétition pour lutter contre la pollution de ce cours d’eau. Étaient présents, trois associations déjà impliquées pour la défense de la nature et pas moins de huit élu·es d’Annecy dont le Maire d’Annecy et la Présidente du Grand Annecy.
Le cercle qui s’est formé s’est rapidement transformé en arène avec d’un côté, Marie Bertrand, Fabienne Grébert, Guillaume Cohen, Karine Bui-Xuan Picchedda, Marion Lafarie, Nora Segaud-Labidi, François Astorg et de l’autre, Frédérique Lardet.
Sans doute pour illustrer le ping-pong actuel entre les différents acteurs qui, sans se rejeter la balle, n’arrivent pas encore réellement à coopérer pour trouver une solution à ces pollutions récurrentes venant de la Zone Industrielle de Vovray.
Une cellule regroupant les différents acteurs : l’État via la préfecture et la direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), le Grand Annecy et son Syndicat Mixte du Lac d’Annecy (SILA) et la Ville d’Annecy, semble être programmée ou déjà active, nous n’avons pas très bien compris.
Les prises de parole des initiatrices de la pétition, suivies par celles des membres des surfeurs d’eau douce, de l’APPMA, des Amis de la Terre ont permis de lancer les débats animés par les élu·es qui ont tenté de faire tourner la parole. Beaucoup d’interventions de citoyen·nes tentant de comprendre pourquoi tant d’eau a coulé sans que les pollueurs ne soient verbalisés.
Prendre les pollueurs la main dans la nasse !Pour résumer, le SILA et le Grand Annecy, accompagnés par les services de l’État (DREAL, Préfecture) doivent enquêter pour trouver la source de cette pollution permettant ensuite à la Ville via son Maire de verbaliser les pollueurs qui doivent être pris « la main dans le sac ».
Comme on pouvait s’y attendre, si les élu·es venu·es en nombre ont pris la mesure de la situation qui dure depuis 55 ans et qu’ils ont pu apporter quelques pistes de travail, la plupart des participant·es, tout en saluant leurs venues, semblent déspéré·es.
Une habitante en partant me confiait que c’était «laborieux voire honteux ».
« Les solutions proposées ne résoudront pas cette pollution dans l’immédiat. Il faudra encore patienter et supporter les pollutions de l’air et de l’eau. »
Les solutions envisagées :
• Dans le cadre de l’aménagement du quartier des trois fontaines, la ville a prévu de débuser l’Isernon, c’est-à-dire le découvrir, et ainsi permettre de faciliter la recherche de la source de cette pollution. En tronçonnant l’Isernon, il serait plus facile de cibler la ou les entreprises fautives.
• Une autre solution pour chercher les coupables a été servie sur un plateau par les Surfeurs d’eau douce : il existe des boîtiers qui permettent d’analyser différents polluants. Mais cette nouvelle technologie a un coût non accessible à une association.
Les actions déjà engagées :
• La DREAL, le SILA et le service hygiène de la ville interviennent auprès des entreprises de la zone de Vovray et notamment le parc des services techniques de la Ville pour limiter les potentiels rejets mais cela ne semble pas suffisant.
En attendant, les citoyen·nes sont invité·es à continuer à faire remonter au SDIS en appelant le 112, lorsqu’il y a des nappes d’hydrocarbures, à la Ville via l’application AGATE pour les déchets et problèmes rencontrés et à continuer à mettre la pression aux élu·es.
A bon entendeur !
Victor Marteau