Tromperie politique sur l’autel européen
Au moment des élections européennes, l’un des arguments sur la démocratisation de l’Union européenne était que désormais le président de la Commission serait élu par le Parlement Européen.
En fait ce n’est pas tout à fait ainsi que fonctionnent les institutions européennes.
Selon le traité de Lisbonne (adopté par les Parlements nationaux et non les populations) le Conseil Européen, composé des chefs d’État et de gouvernement, propose un candidat en tenant compte du résultat des élections au Parlement Européen.
En fait les électeurs votent pour des listes ayant des étiquettes nationales PS, UMP, Front National…
Par exemple l’UMP invoque des thématiques nationales et est discrète sur son appartenance au groupe européen du PPE et silencieuse sur le fait qu’elle soutiendra Juncker, artisan de la politique d’austérité, comme président de la Commission.
Le PS va plus loin. Il appelle à voter pour lui pour infléchir la politique d’austérité européenne et à soutenir un social-démocrate allemand à la présidence de la Commission.
Une fois les élections terminées un seul candidat –Juncker- va être présenté par le Conseil Européen pour poursuivre la politique européenne menée par la Commision.
Au nom du respect des élections le PSE va soutenir cette candidature si décriée avant les élections tout comme les dirigeants socio-démocrates se sont ralliés à la candidature Juncker au Conseil Européen, en oubliant très vite Schulz.
Il faut rappeler que, loin des effets de manche électoraux, socio-démocrates et PPE votent ensemble la majorité des textes au Parlement Européen.
Des institutions européennes où, au nom de la démocratie (le vote pour des listes concoctées par les partis), on pratique le reniement de ses engagements passés. De quoi s’interroger sur le caractère de ces institutions.
Jean-Pierre RICHAUDEAU