Ce mardi matin 15 avril, au lycée Lachenal, beaucoup d’agitation était visible, tant au niveau des enseignants que des élèves. Les enseignants se sont mis en grève pour rétablir un véritable échange avec le chef d’établissement.
Un mouvement totalement indépendant de celui des 300 élèves venus manifester dans le lycée contre la suppression par le Proviseur de leur bal de fin d’année.

Manifestation des élèves du lycée Lachenal contre la suppression de leur bal de fin d’année

Le proviseur Gilles Bietrix interpelé par l’équipe enseignante
Si les actions étaient totalement indépendantes, commune était leur motivation. Pour les élèves, il s’agissait du manque d’écoute du proviseur et pour les professeurs, une impossibilité d’établir des liens de confiance avec celui-ci.
Des professeurs en colère
Dans un courrier adressé au proviseur, les enseignants ”ont fait le choix de se mobiliser pour alerter sur le malaise grandissant ressenti au sein de l’établissement et sur leurs inquiétudes pour la suite.”
Un malaise qui prend sa source dans ” un manque de communication interne avec l’administration et une dégradation des conditions pédagogiques globales (…) »
Jean-Michel Labaille, professeur et délégué FSU se réjouit de la mobilisation des collègues généralement moins revendicatifs : ” Il fallait une sacré dose de colère pour que 50 professeurs demandent de rencontrer notre chef d’établissement face au malaise qu’ils vivent.”
Une rencontre qui a permis de rétablir un dialogue avec le chef d’établissement et, selon Jean-Michel Labaille avancer efficacement sur certains sujets :
Les élèves « non scientifiques » ne se sentent pas à leur place
Selon le délégué syndical, les enseignants reprochent à leur ”patron” que seules les matières scientifiques et technologiques sont valorisées alors que les matières générales, littéraires et philosophiques sont rendues illisibles, créant une ségrégation élitiste entre les élèves scientifiques et les autres.
Ce que rappelle les professeurs est que leur lycée doit être considéré au même titre que les autres, lycées de secteur avec une pluralité de matières générales, et non comme un lycée purement scientifique et technologique. C’est l’orientation que veut donner Gilles Bietrix, à son établissement
Les élèves des matières générales se sentent dévalorisés, déconsidérés alors qu’ils seraient mieux reconnus à Berthollet, Fauré ou Baudelaire, comme l’explique Jean-Michel Labaille :
Des élèves privés de leur bal annuel
300 élèves ont manifesté bruyamment dans la bonne humeur dans le hall du lycée, puis dans la cour, pour protester contre la décision du proviseur de supprimer leur bal de fin d’année. La raison ? La dérive alcoolique de quelques élèves l’an dernier à la suite du bal.
Gilles Bietrix craint qu’après le bal, certains élèves alcoolisés prennent leur voiture avec le risque de provoquer des accidents, ce qui mettrait en cause le lycée et son directeur.
Le proviseur est prêt à faciliter l’organisation du bal à l’extérieur de l’établissement en limitant les droits d’entrée. Ce que refusent les lycéens, attachés à leur lycée.
Des élèves responsables et des professeurs solidaires.
Interrogé sur le sujet, Jean-Michel Labaille, exprime le soutien des enseignants aux élèves pour qu’ils puissent organiser leur bal de fin d’année. Ils sont prêts, comme à chaque fois, à les aider pour éviter toute dérive d’alcool :