Suffit-il de rebaptiser les OGM pour les rendre inoffensifs ?

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Suffit-il de rebaptiser les OGM pour les rendre inoffensifs?

C’est, en tout cas, ce que voudraient nous faire croire les partisans de ces organismes génétiquement modifiés qui rapportent tant d’argent à leurs promoteurs.

Les nouvelles techniques de modification du vivant permettent aujourd’hui des recombinaisons de génomes d’une précision telle qu’après l’intervention humaine il ne reste aucune trace de la modification génétique effectuée (on pourrait les croire naturels).

Ces nouvelles techniques de sélection, nommées NBT (pour l’acronyme anglais: New Breeding Techniques) interviennent ainsi directement sur le génome des plantes ou des animaux pour obtenir les caractères souhaités : tolérance à des herbicides, résistance à un insecte ou nanisme de l’animal, par exemple.

Même si la modification ne s’effectue pas de la même façon, il n’en reste pas moins que le résultat demeure toujours un organisme génétiquement modifié (OGM).

Pourtant le Haut Conseil des Biotechnologies (HBC) préconise, dans un avis rendu au début du mois de février, de ne pas soumettre les NBT à la réglementation OGM.

C’est pourquoi un des membres du comité scientifiques, Yves Bertheau (de l’INRA), a démissionné, refusant d’être associé à cet avis. Il estime qu’il est nécessaire d’évaluer les risques sanitaires et environnementaux de ces nouveaux produits avant de les autoriser sur les marchés. Il a été rejoint aussitôt par un grand nombre d’associations.

Le gouvernement s’obstinant à faire la sourde oreille aux mises en garde de ces associations devant les risques pour la santé, l’environnement, les pratiques agricoles et la sécurité alimentaire que cela engendre, sans oublier les risques de faciliter ainsi encore davantage la brevetabilité du vivant, celles-ci ont décidé de claquer la porte du Haut Conseil des Biotechnologies.

Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique, France Nature Environnement, Greenpeace, le Réseau Semences Paysanne et l’Union Nationale de Apiculture Française démissionnent conjointement de cette instance aux mains des lobbyistes de l’agrochimie et des OGM.(Lire le texte du communiqué).

La décision définitive sera prise par la Commission européenne dans les prochaines semaines mais il y a lieu, d’ores et déjà, de s’inquiéter étant données les pressions exercées par les industriels du secteur. Ceux-ci viennent en effet de créer une organisation de lobbying toute nouvelle : la New Breeding Techniques Platform. Nous savons combien la Commission européenne est sensible aux arguments des grandes multinationales.

Une fois de plus, ce sera l’épreuve de force entre les citoyens conscients qui veulent sauver la terre et l’humanité contre ceux qui, aveuglément, veulent le bénéfice et le pouvoir au risque de polluer, d’empoisonner et, finalement, de détruire le milieu naturel nécessaire à la vie.

 

Lire:http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/04/12/batailles-et-polemiques-autour-des-nouveaux-ogm_4900608_3244.html

Auteur: librinfo74

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