Sommes-nous en situation de handicap ?
N°2, Handicap !
Bonjour à toutes et tous,
Après quelques éléments critères, voici le héros, l’héroïne du jour : vous !
Vous avez été conçu : Vous vous êtes développés dans l’utérus de votre mère. Pour l’instant cela se passe comme cela !
Vous êtes formés par l’association des chromosomes de votre géniteur (père) et de votre génitrice (mère). Pas d’anomalie génétique marquée, pas de problème de grossesse : votre mère ne fume pas, boit très modérément, s’alimente sainement et n’est pas en situation de stress permanent, pas de danger autour d’elle, pas de maladie qui pourrait avoir une influence sur le fœtus. Vous naissez dans de bonnes conditions, et en particulier parce que la « Sociale » existe (Sécurité sociale).
N’oublions pas que bien des choses ont changé depuis les années 1950. Les pesticides sans modération, le plastique partout même dans nos intestins, les produits pharmaceutiques dans l’eau, les toxines industrielles dans l’air et dans l’eau, les hormones en circulation dans l’eau. La nourriture aux E… quelque chose, dont certaines pas bonnes du tout. Vie plutôt urbaine et sans activité physique régulière. Tout ce temps devant les écrans… cela crée des pathologies et du handicap.
Les mères d’aujourd’hui donnent naissances à des nourrissons qui ont un « bon » taux de PCB dans le sang… La mère au taux élevé, constant de PCB, cela peut provoquer des problèmes immunitaires, des problèmes de développement. Faut-il que les mères continuent à allaiter leurs bébés ?
Considérons que tout va bien. Premiers tests de naissance : la forme. Pas de handicap décelable.
Vous n’êtes donc pas en situation de handicap mais très fragile puisque dépendant complètement de vos parents, de la société dans laquelle vous vivez. Une mère absente alors que vous avez faim (et qu’elle vous donne le sein) et c’est difficile. Mais si personne ne s’occupe de vous, c’est un handicap majeur et c’est la mort. Vous être une trop petite personne pour valider des compétences suffisante à votre survie. Attention : un enfant nourri sans réelle relation avec un être vivant qui lui parle, le touche, échange avec lui et c’est la mort ! Ne pas être nourri affectivement, relationnellement est un handicap pour notre survie et nos apprentissages obligatoires visant l’autonomie. Celle-ci s’obtient après de nombreuses années : A la différence d’autres espèces, le temps d’empreinte est très long chez l’être humain, très long.
Empreinte : Ici, cela indique le temps où le contexte, les expériences vécues sculptent vos perceptions, vos mises en relation, vous apprenez les causes et des effets, vous devenez capable d’anticiper correctement et donc à devenir autonome.
Pour un chaton enfermé dans une boîte où il n’y a que des rayures horizontales, au bout de quelques semaines, sorti de sa boîte, il ne sera plus guère capable d’analyser les éléments visuels verticaux : handicap ! Il existe des espèces où l’empreinte est très réduite voire inexistante. Est-ce que le ver de terre a un temps d’apprentissage avec ses parents ou bien sa mère ? Pour ces espèces, les choses importantes à la naissance sont innées et il se débrouille tout seul tout de suite. Cela ne veut pas dire que le ver de terre n’acquiert rien au cours de sa vie…
Vous avez donc appris, déjà dans le ventre de votre mère (par exemple discrimination des voix, des sons ; reconnaissance du goût des aliments que digère votre mère ; sensibilité au contact ; sensibilité à la lumière)
Je grandis : Situations de handicap.
Vous êtes « à quatre pattes » et vous voulez absolument voir ce qui se passe sur la petite table. Vous régulez votre situation de handicap en babillant, en levant les bras, tentant de capter le regard de l’adulte. Mais ce n’est pas si simple. Car même quand vous saurez vous mettre debout, et voir tout.e seul.e il est probable que vous demandiez encore à être pris dans les bras de toute façon.
Vous avez été très fort pour faire croire à vos parents que vous étiez en situation de handicap. Bon, vos parents n’ont pas été dupes et ils sentent bien que votre besoin n’est pas que de voir ou de toucher. Être touché émotionnellement est une nécessité. Se reconnaître dans l’autre est indispensable. L’empathie est ce qui nous lie au groupe des humains et du vivant proche identifié comme similaire ( empathie aussi avec certains animaux).
Vous identifiez mieux vos ressentis car des mots viennent se poser dessus. Vous entendez parler de peur, de souffrance, de bobos, de caresses, de joie, de bonheur, de mensonge… plein de choses plus ou moins concrètes que vous associez. Processus d’empreinte, éducation, observation, compilation des données, mises en relation causes-effets, conceptualisations, généralisations, croyances sur le monde qui vous entoure (dont le Père Noël).
J’ai besoin des autres :
Vous découvrez, et cela fait un peu mal à l’égo, que malgré votre toute votre puissance supposée, magnifiée, désirée, vous avez besoin des autres. S’agit-il vraiment de handicap ?
A ce moment là c’est un handicap universel qui est tout à fait nécessaire à la vie. C’est juste la prise en compte de votre finitude, votre incomplétude, la nécessité de solidarité, la nécessité de construire aussi une spiritualité face au sens de la vie !
Peut-être existe-il des personnes qui ne peuvent accepter cette tragédie de la non toute puissance et qui deviennent des handicapés de la relation humaine équilibrée ? Vous n’êtes pas comme cela mais vous en connaissez ! Des égoïstes, des pervers, manipulateurs à leur profit. Peut-on penser que notre système économique actuel favorise et construit des handicapés de ce genre là ? Jusqu’où va le « moi d’abord » ?
Sans aller jusque là, ne sommes nous pas tous un peu en difficulté-handicapés d’humanité et de vision large de la vie ? Que nous propose la publicité ? Quelles sont les valeurs d’une économie libéralo-capitaliste ? Le système actuel a-t-il pour intention de promouvoir des citoyens responsables, compétents, critiques, exigeants, sur les bases des besoins vitaux et des urgences actuelles dont la biodiversité, la frugalité, … ?
Alors, tous potentiellement handicapés ?
Ben, … oui.
Notre comportement n’est-il pas de privilégier toutes les situations qui vont nous éviter de nous trouver en difficulté ? Garder notre confort. Refuser tout changement et éviter de voir au-delà de nos désirs.
Mais être en difficulté n’est pas automatiquement se considérer handicapé ! Les épreuves, la difficulté font partie de la réalité et ne sont pas synonymes de handicap. Par contre être incapable de demander de l’aide peut devenir un gros handicap. Être incapable d’aider d’autres personnes relève-t-il aussi du handicap social ?
Conclusion :
Il existe des situations délicates, difficiles ou l’on peut se sentir un peu handicapé. Pour autant cela est transitoire et nos expériences, des aides ponctuelles nous permettent de trouver des solutions : être plâtré en attendant la consolidation d’une fracture.
Puis, le handicap léger, lourd, permanent, invalidant où, là, les aides deviennent nécessaires et permanentes. Les handicaps sont sensoriels, moteurs, cognitifs, seuls ou en associations. Ils peuvent toucher toutes les facettes des comportements que ce soit l’expression, la pensée, l’action. En fonction de l’intensité des troubles, les souffrances ne sont plus les mêmes, la présence au monde différente : Quelle vie, quels plaisirs, quelles ambitions, quelle réalisation de soi ?
Qui est cet être humain qui me fait parfois un peu peur et me fait aussi souffrir ?
Soyons contents d’être en difficulté et de trouver les ressources pour obtenir des solutions.
Soyons conscients que nous faisons partie des ressources pour les personnes handicapées.
Nous sommes aussi des solutions pour les autres.
Ne soyons pas handicapé du partage et de la solidarité !
JMH
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