Abattre le troupeau des bouquetins du Bargy
Les signataires accusent l’État de « manque de courage » (…) « pour n’avoir pas pris la mesure du problème, ni même mesuré les risques que cette situation fait peser en termes sanitaires ! (…) la seule solution face à cette règlementation désuète et injuste est l’abattage total du troupeau.« (…) « Il ne sert à rien à certains mouvements politiques ou environnementaux de verser aujourd’hui des larmes de crocodile car en jouant la montre, ils ont laissé prospérer la maladie. «
« Nous ne pouvons accepter que les éleveurs soient pris en otage et victimes de l’inertie de l’Etat. Le monde agricole n’attend pas de promesses mais des décisions et des actes qui pourront éradiquer définitivement cette maladie.«
Reconstituer un troupeau de bouquetins sains
Après avoir abattu le troupeau, les représentants des syndicats agricoles majoritaires, de Haute-Savoie, demande « la reconstitution dans la population de bouquetins du Bargy d’un noyau d’animaux sains. »
« Par ailleurs, il sera nécessaire de tester rapidement les autres espèces vecteurs possibles de la brucellose sur le massif du Bargy ainsi que les bouquetins des autres massifs. Cette surveillance doit être organisée sur une dizaine d’années. »
4 janvier 2022
Ce que ces agriculteurs oublient de dire, c’est qu’on a déjà essayé… en 2014. Avec le résultat que l’on connait aujourd’hui.
Tous les rapports de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) depuis 2012 (une année où deux cas de brucellose avaient déjà été diagnostiqués dans nos vallées) ont jugé l’éradication de la Brucellose en Haute-Savoie « inatteignable ». A Yellowstone, les américains en ont abandonné l’idée (la brucellose infecte les Bisons).
Les Bouquetins sont capables de se déplacer d’un massif à l’autre et d’Italie en France. Même si une seule des 4 espèces de bactéries susceptibles de provoquer la brucellose infecte préférentiellement vaches et Bouquetins, d’autres animaux y compris domestiques peuvent aussi transmettre la maladie: Sangliers, Chamois, chèvres, etc.).
Ces pratiques d’abattage massif (qu’il s’agisse de Bouquetins ou de la totalité des vaches d’une ferme après découverte d’un animal malade) sont des méthodes archaïques qui datent d’un autre siècle. L’efficacité en ce qui concerne les animaux sauvages est illusoire. Ces méthodes de lutte doivent changer. Il faut apprendre à vivre avec la brucellose (dont la gravité n’a rien à voir avec la Covid-19). Le lait pasteurisé et les fromages cuits ne transmettent pas la maladie.