Une vingtaine de personnes se sont rassemblés ce vendredi 2 octobre devant la Préfecture pour demander la libération immédiate du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah, scandalisées par son enfermement depuis 40 ans. Il est devenu le plus vieux prisonnier dans une prison française alors qu’il est libérable depuis 25 ans.
Le 7 octobre, la justice doit se prononcer sur une nouvelle demande de libération.
Georges Ibrahim Abdallah va entamer sa 41e année de détention alors qu’il est, selon le droit français, libérable depuis 1999.
Militant communiste libanais. considéré comme le chef de la fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL), il est condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de diplomates israéliens et américains à Paris.
Ces attentats furent commandités par l’Iran : c’est une vérité officielle depuis de nombreuses années. Georges Ibrahim Abdallah n’y était rigoureusement pour rien.
Une ingérence inqualifiable des États Unis
Le 10 janvier 2013, la chambre d’application des peines de Paris qui examinait l’affaire en appel, accède à sa huitième demande de libération, en la conditionnant à un arrêté d’expulsion du territoire français. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, reçoit à l’époque un coup de téléphone de son homologue américaine, Hillary Clinton qui lui demande de ne pas rendre la liberté à Georges Ibrahim Abdallah. Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, refuse de signer l’arrêté d’expulsion le 14 janvier 2013.
Jacques Vergès, en produisant des documents du département d’État, dénonce : « C’est le gouvernement des États-Unis qui oppose un veto intolérable à sa libération”.
Yves Bonnet, directeur de la DST au moment de l’arrestation, juge anormal et scandaleux le fait de maintenir encore emprisonné Georges Ibrahim Abdallah
L’ancien directeur de la DST, Yves Bonnet, s’est exprimé longuement à ce sujet, affirmant que Georges Abdallah devait être libéré. Il en va de même du magistrat antiterroriste Alain Marsaud.
Il évoque le rôle joué par les États-Unis et Israël dans le maintien en détention de Georges Ibrahim Abdallah : « La France a subi tout au long de cette affaire d’énormes pressions diplomatiques pour que celui qui a assassiné non pas des diplomates mais en réalité un agent de la CIA et un membre du Mossad (services secrets israéliens) reste en prison. »
Le 7 octobre prochain, la justice tranchera une nouvelle fois sur cette demande de libération, déposée en juin 2023.
Le juge d’application des peines se déplacera au centre pénitentiaire de Lannemezan pour y entendre Georges Ibrahim Abdallah. Une décision devrait être prise dans les jours qui suivent. Nous attendons toutes et tous que ce déni de droit et d’humanité prenne fin. Car sans cela, s’instaurerait, dans notre pays, une peine de mort lente, qui ne dit pas son nom.