Quand la mémoire des acteurs de l’éducation populaire et culturelle s’installe au Musée Château d’Annecy…

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Le Jeudi 29 Janvier 2015, la communauté de l’agglomération d’Annecy inaugurait l’exposition temporaire : Le Mur-Mure théâtral « Quand le théâtre rencontre le patrimoine »
Le public était venu nombreux pour redécouvrir l’histoire de ceux et celles qui ont été les artisans d’un développement sans précédent de l’action culturelle sur le bassin annécien.

Le théâtre aux accents de l’éducation populaire

Cette action culturelle débuta dans les années 20, avec la Compagnie des Escholiers. S’en suivirent bien d’autres expériences d’une richesse incroyable après guerre à partir  des idées développées par l’école d’Uriage, de Peuple et culture, du théâtre national populaire avec Jean Vilar…

Elles portent la marque de l’engagement des hommes et des femmes pour aller à la rencontre d’un public populaire sur des lieux du patrimoine. Ce qui est étonnant est d’avoir gardé des traces photographiques et affiches d’une très grande qualité. Elles portent le témoignage d’une aventure riche de création et d’échanges, toutes classes sociales confondues.
Étaient présentes des personnes ou leurs descendants qui avaient oeuvré pour rappeler qui étaient ces compagnies de théâtre amateur, leur rôle dans la société. On a souligné le rôle majeur et l’énergie de Gabriel Monnet, Françon…

Une culture populaire « détricotée » par les élus 

On ne peut être que surpris d’entendre les élu(e)s actuels louer l’importance de ce travail mettant en valeur la beauté de ce patrimoine, alors que depuis les années 80, tout est fait pour détricoter ce qui a été porté par les associations d’éducation populaire ayant développé des projets dans le champ de la création, nés des aspirations du CNR, en matière de culture. Il est paradoxal que le gouvernement actuel continue d’affirmer la liberté d’expression, qu’il soutient la vie associative, tout en poursuivant une politique économique inverse.

Une « mutualisation » qui met à mort les petites compagnies théâtrales

Toutes les petites compagnies théâtrales sont mises en concurrence par appel d’offres, beaucoup sont appelées à disparaître. Sous le vocable : « mutualisation des moyens oblige. » Ce sont des mots qui ressortent à chaque discours de nos élu(e)s.

L’implication de nombreuses associations pour que se construisent des projets de création nécessite le renouveau d’une éducation populaire dans la durée. Or, c’est bien le contraire qui se produit actuellement. On ne prend plus de risques, ici comme ailleurs. Seules les grandes structures culturelles comme BSN (Bonlieu Théâtre National) travaillent pour répondre à un cahier des charges décidé en haut lieu et aux attentes d’un public averti.

La fracture sociale et culturelle s’élargit

Ainsi, s’élargit la fracture sociale et culturelle, éloignant de plus en plus de ces scènes, les publics des couches populaires. Au vu des évènements tragiques de ces dernières semaines, il nous faut aller au-delà des discours sur la perte du lien social.
L’heure est à la reconstruction pour que vivent pour de bon les valeurs d’égalité.

L’exposition du Musée Château nous incite à le faire pour de bon,  jusqu’au 18 Mai 2015, pour que jaillissent du Mur-Mure théâtral de quoi réenchanter le monde.

Auteur: Colette CHARLET

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