Quand Bernard Accoyer se fourvoie…!

Aujourd’hui, 18 juin, Stéphan Hessel insiste sur les ondes de France Inter sur le devoir de mémoire de l’appel à la résistance lancé par le général De Gaulle. Un devoir de mémoire que chaque année, depuis la tentative affligeante du candidat Sarkozy de récupération politicienne de la Résistance des Glières, des milliers de citoyens commémorent sur le plateau.

Un autre devoir de mémoire, beaucoup moins glorieux, concerne le Député-Maire Bernard Accoyer, Président de l’Assemblée Nationale.

Dans une interview parue le lundi 17 mai dans le Dauphiné Libéré au lendemain du rassemblement citoyen au plateau des Glières, Bernard Accoyer aurait dû être plus prudent dans la teneur de ses affirmations concernant sa perception de cet événement.

Je n’ose imaginer l’étonnement de l’immense majorité des personnes présentes venues affirmer le devoir actuel de résistance, en écho à celui des résistants de 1940, de se voir présentées par le 4ème personnage de l’État comme des « militants d’extrême gauche ».
La plupart des personnes présentes sur le Plateau sont impliquées dans des associations humanitaires, des Droits de l’Homme, des syndicats, des partis politiques comme celles et ceux qui avaient décidés, dans des conditions beaucoup plus dramatiques, de résister contre le péril d’extrême droite nazi.
On y trouve des syndicalistes non encartés, des chrétiens, des juifs, des musulmans, des militants du PS, du PCF, des Verts, des centristes, de simples citoyens venus en famille… et aussi des militants de la gauche radicale anticapitaliste…

Ce n’est pas la description qu’en fait Monsieur Accoyer qui aurait dû mieux s’informer.

À l’époque de Vichy, les bouc-émissaires étaient les juifs, le parti communiste, les tziganes, les homosexuels… Aujourd’hui, c’est l’extrême gauche…
Bien sûr, la période et les noms changent. Nous ne vivons pas sous une occupation étrangère soutenue par un gouvernement de collaborateurs, mais les méthodes restent les mêmes.

La grande majorité des résistants qui ont payé de leur vie la lutte contre la nazisme étaient des citoyens de tous bords, communistes, gaullistes, chrétiens, syndicalistes, militants de l’éducation populaire…. À la libération, sous l’autorité du Général De Gaulle – dont Monsieur Accoyer se réclame – tous ont défendu et appliqué le programme du Conseil National de la Résistance.

Qui aurait pu contester à l’époque – comme le fait aujourd’hui, Monsieur Accoyer – le droit à tous citoyens de venir au plateau des Glières rendre hommage aux résistants morts pour que notre pays retrouve sa liberté ? Une liberté conquise avec l’immense espoir collectif de construire une société plus juste, plus fraternelle, où chacun aurait droit à la santé, à une information de qualité – libre et indépendante des pouvoirs de l’argent – à un travail, à un logement, à l’accès à la culture, aux repos hebdomadaires, aux congés payés, à la protection sociale, à une retraite à 60 ans par répartition, au droit de vivre décemment dans un monde en paix.

Les citoyens-résistants qui se sont engagés dans la résistance en 40, ce sont les mêmes qui viennent chaque année sur le plateau des Glières défendre le programme du Conseil National de la Résistance.

Les dirigeants félons du régime de Vichy, partisans du Maréchal Pétain, les appelaient « terroristes » !

Gérard Fumex
Journaliste

Auteur: gfumex

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