Pourquoi nous ne sommes pas aimés.

HUMEUR

Comment pourrions-nous nous étonner d’être détestés ?

Il suffit de prendre un peu de distance, éventuellement de voyager (ce qui ne signifie pas faire du tourisme) pour voir ce que nous représentons aux yeux des populations qui n’appartiennent pas à notre club capitaliste.

Inutile de remonter à notre passé colonialiste pour trouver l’image de l’européen détestable.

Qu’avons-nous fait pour l’Afrique si ce n’est soumettre ces populations à des régimes complètement corrompus afin de nous faciliter le pillage de ses ressources ?

Quel chef d’État africain, honnête, dévoué à son peuple et, pour cette raison, insupportable aux régimes impérialistes, a pu échapper à la liquidation ? (Pensez à Lumumba au Congo et à Sankara au Burkina Faso.)

Quel regard peuvent porter sur nous les Somaliens après avoir découvert que des sociétés occidentales (européennes) avaient pris leurs fonds marins comme poubelles et y avait déversé des monceaux de déchets polluants et toxiques qui condamnent leurs enfants à la maladie et à la mort ?

Notre « civilisation » avide et dominatrice ne respecte ni la nature ni l’humain. Elle soumet tout à ses intérêts mercantiles, elle exploite ignoblement les plus faibles et elle est tellement aveugle dans sa recherche du profit qu’elle inonde d’armes les pays qui, en échange, lui fournissent du pétrole, sans se préoccuper de l’usage, nécessairement criminel, qui sera fait de ces outils de guerre.

Et nous, le petit peuple des pays dominants, sommes complices de cette politique de la prédation et du mépris car, en plus, nous nous vantons d’être libres et d’appartenir à des démocraties.

Les gens qui nous gouvernent et permettent ces ignominies systématiques pour entretenir notre croissance et surtout la croissance des bénéfices des gros capitaux, c’est nous qui les élisons, c’est nous qui les entretenons, et cela parce que, quoi que nous en disions, nous profitons encore d’être dans le clan des nantis.

Et c’est en notre nom que sont menées ces politiques de brutes.

Sans doute une partie de la population commence à rechigner devant ce que nous appelons l’austérité. La pauvreté dans les autres pays nous émeut beaucoup moins.

Sans doute une partie de notre peuple est condamnée au chômage, au mépris social et aux cités de banlieue mais nous avons jusqu’à présent rejeté la responsabilité sur elle. N’est-elle pas constituée en majorité d’immigrés ou de descendants d’immigrés qui refusent de s’intégrer et qui seraient mieux dans un pays lointain où leur misère nous gênerait moins ?

Nous avons tout corrompu, empoisonné l’air que tous les vivants respirent, souillé les paysages, pollué les rivières et les océans, transformé toute chose en marchandises et proclamé la toute-puissance du marché qui écrase l’humain.

Nous avons disposé des terres, imposé des frontières et déplacé des populations.

Nous, les « développés », nous nous sommes approprié la planète sans égard pour les peuples et les cultures qui auraient voulu vivre en paix.

Et nous voudrions qu’on nous aime !

 

Auteur: librinfo74

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