PHILOSOPHIE………………………… « C’est dur d’être libre ! »

C’est dur d’être libre !

Nous croyons tous savoir ce qu’est la liberté.

Pourtant ce n’est pas si simple et si l’on se pose la question : « qu’est-ce qu’être libre ? » nous rencontrons plusieurs réponses, apparemment aussi évidentes les unes que les autres et cependant peu compatible entre elles, voire contradictoires

Examinons-en trois qui viennent à l’esprit :

1/ être libre, c’est ne pas avoir d’empêchement. La liberté est l’absence de contrainte.

Qui ne serait pas d’accord ? Celui qui est en prison se sent plus libre lorsqu’il en sort. Celui qui a le droit de s’exprimer est plus libre que celui qui ne l’a pas et celui qui a des jambes pour courir est plus libre que le cul-de-jatte ou le paralysé.

Je suis libre quand je peux faire quelque chose, je suis moins libre quand je ne peux pas. Que cela soit une question de moyens (l’argent, la santé, la formation, le savoir-faire…) Ou une question de droit (selon les pays et selon les époques).

Mais si la liberté est l’absence de contrainte, ma liberté est toujours relative, je suis plus ou moins libre, jamais complètement. L’absence de toute contrainte est impossible. Pour vivre, il faut manger, il ne faut pas sauter dans le vide et il y a toujours des règles à respecter.

L’absence totale de liberté est, d’ailleurs, aussi impossible, semble-t-il. Même dans les fers ou sous la torture, l’homme est toujours libre de ce qu’il pense (enfin, presque toujours…).

Et cela nous amène à la deuxième définition :

2/ être libre, c’est choisir.

La liberté est, pour l’homme, la capacité de se déterminer lui-même.

Nous ne sommes pas, en effet, des machines programmées aux réactions tout à fait prévisibles.

Nous pouvons même constater par notre propre expérience de chaque instant que c’est toujours à nous de décider de l’acte que nous allons faire dans le moment qui vient. Vais-je parler ? Vais-je me taire ? Vais-je me lever ou rester assis ? Vais-je me gratter le nez ou bouger la jambe ? Vais-je voter à gauche, à droite ou m’abstenir ?

Il faut choisir. On ne peut pas l’éviter

Décider de ne pas choisir et encore un choix et, comme le disait Sartre : « nous sommes condamnés à être libres. » Cela s’appelle la responsabilité.

On voudrait bien, par moments, s’en …  « libérer ». Ne plus choisir, ne plus décider, mais pour cela il faut « choisir » de se droguer ou de faire comme tout le monde sans se poser de question(sans se prendre la tête). Rien à faire, il faut toujours choisir et, finalement, la liberté apparaît comme une « contrainte ». Je ne suis pas libre de ne pas être libre.

La nécessité de choisir est d’autant plus pénible que mon choix, qui souvent décide de mon avenir, peut-être mauvais. Je peux me tromper, regretter ensuite ma décision. Ah ! Si je pouvais faire exactement ce que je veux !

3/ la voilà notre troisième définition. Et tout le monde sera d’accord : être libre, c’est faire ce qu’on veut.

Oui, mais faire ce qu’on veut comme nous venons de le voir ce n’est pas faire n’importe quoi sans réfléchir, sinon cela risque de nous engager dans des voies regrettables et nous dirons, après coup : ah ! Si j’avais su, j’aurais fait autre chose.

Si j’avais su, j’aurais fait des études plutôt que de faire ce que, sur le moment, j’avais envie de faire, rester au lit. Si j’avais su… Eh oui ! le temps fait apparaître nos erreurs. Nous n’avons pas toujours fait ce que nous voulions parce que, à ce moment-là, quand nous avons décidé, nous ne savions pas ce que nous voulions.

Cela signifie qu’il ne suffit pas , pour être libre, de choisir et de ne pas être empêché de faire ce que nous avons choisi. Il faut savoir ce que nous voulons et faire exclusivement cela.

Nous voyons bien, finalement, que la liberté ne relève ni du caprice ni du laxisme.

La réponse à la question : « qu’est-ce que je veux ? » N’est pas facile à trouver. Ce qui est certain, c’est que je veux ce qu’il y a de mieux. Ce qu’il y a de mieux pour moi mais, comme je suis assez conscient pour savoir que mon bien ne peux pas se faire, de façon pérenne, au détriment des autres, je dois trouver ce qu’il y a de mieux pour moi avec les autres.

Mais que de réflexion, de connaissances et de sagesse il faut pour savoir ce qu’il y a de mieux !

Non, la liberté est loin d’être la facilité.

Et, en admettant qu’on le sache, ce qu’il y a de mieux, et ce que, par conséquent, nous voulons par-dessus tout, encore faut-il le faire : nous consacrer à ce but qui nous apparaît clairement comme préférables à tous et se donner les meilleurs moyens de l’atteindre. La liberté nous confère alors une tâche dont nous sommes responsables et qui ne nous laisse pas le choix.

Oui, c’est dur d’être libre et, certes, il n’y a rien de mieux.

Auteur: librinfo74

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