Peuple grec et peuple français, même combat.
Après la victoire de Syriza en Grèce et les déclarations de ses dirigeants qui annoncent vouloir renégocier la dette publique, les langues de vipères de la droite française se déchaînent.
Certaines se réjouissent à l’idée que le mouvement qu’ils jugent d’« extrême gauche » va faire la preuve de son impuissance et démontrer que, vraiment, « il n’y a pas d’alternative ».
D’autres tentent de monter les peuples les uns contre les autres (vieilles méthodes à l’origine de toutes les guerres) en dénonçant la prodigalité des Grecs qui ont vécu au-dessus de leurs moyens et veulent continuer (oui, ils osent dire cela) à le faire sur le dos des autres peuples européens et, en particulier, du peuple français.
Ils ne renoncent à aucune ignominie ces politicards qui craignent pour leurs boutiques de gardiennage des intérêts de la finance mondiale.
Et de nous rappeler que l’État français est lui-même créancier de l’État grec à hauteur de 10 milliards d’euros et que, par conséquent, en cas de non-paiement de la Grèce, NOUS aurions à y perdre et NOUS devrions payer à leur place.
Alors il faut rappeler quelques vérités simples, facilement vérifiables :
premièrement, le remboursement de la dette ne peut se faire que par des mesures d’austérité qui pèsent sur la vie quotidienne de tous ceux (grecs, portugais, espagnol, français…) qui ne profitent pas des rentes du capital. Le remboursement de la dette provoque la misère de la population.
Deuxièmement, le non-remboursement de la dette diminuera le volume de l’énorme bulle financière entretenue par les spéculations boursières. Concrètement, personne n’en sera réduit à la faim ou à la rue.
Troisièmement, au lieu de dire : « s’ils ne payent pas leurs dettes nous devrons payer à leur place. » Nous pouvons dire : « s’ils ne payent pas leur dette nous ne payerons pas non plus la nôtre. » Et c’est ainsi que nous serons solidaires avec eux.
Car cette dette est dans sa plus grande partie injustifiée et illégitime et elle prend son origine dans une loi démente du traité de Lisbonne (article 123, ci-dessous) qui interdit aux peuples d’exercer leur souveraineté monétaire.
Nous ne savons pas ce que pourront faire les Grecs avec leur nouveau gouvernement. Il est certain que l’Union Européenne, ses Juncker, Merkel et Moscovici ne leur faciliteront pas la tâche mais leur vote de dimanche est, en tout cas, une belle manifestation de leur courage et de leur liberté.
ΝΑ ΜΗΝ ΖΙΣΟΥΜΗ ΣΑΝ ΔΟΥΛΟΙ
NA MIN ZISOUMI SAN DOULI !
NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES !
L’article 123 du Traité de Lisbonne nous dit :
« Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres. L’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »