Petits points d’ordre du jour apparemment anodins au conseil municipal d’Annecy
ANNECY lundi 13 avril
Une séance de conseil municipal a toujours ce côté fastidieux ou les points s’enchaînent sans que les dessous des cartes n’apparaissent vraiment.
Derrière le point 12 intitulé « fourrière », on assiste au passage d’une activité publique au privé. Rien de plus classique aujourd’hui qu’une délégation de service public.
Selon le maire, la raison est évidente : « Le camion est en bout de souffle. Il faut en acheter un nouveau pour une dépense de 220 000 € HT, et embaucher 4 personnes supplémentaires ». Pour Jean-Luc Rigaut, le compte est vite fait . En donnant le service à une entreprise privée, « on économise des frais d’investissement et on améliore le service aux usagers en élargissant les plages horaires pour récupérer son véhicule ».
On peut quand même se poser la question des conditions de travail des salariés qui assumeront cette tâche, et s’ils bénéficieront des mêmes avantages sociaux que les agents municipaux ? On peut en douter. L’appel d’offre obligera les adjudicataires à réduire les frais du personnel au maximum pour avoir le marché. Ainsi, tout doucement on assiste à une privatisation insidieuse du service public avec le risque d’une dégradation des conditions de travail pour les salariés.
Quand on arrive au point 18, on entre dans la difficile gestion du parc immobilier avec la création de 1100 logements dans le cadre de l’écoquartier Vallin-Fier.
À l’origine, l’équipe municipale avait envisagé de créer 30% de logements sociaux, 9 % de logements intermédiaires et 60 % de logements à prix libres. Cette répartition traduit bien la politique du maire de privilégier la construction de logements « haut de gamme » qui a l’avantage de développer une population à hauts revenus et d’alimenter les appêtits des agences immobilières et des promoteurs, même si le maire justifie cette répartition par le coût très élevés des logements intermédiaires pour le collectivité. Devant le tollé que représente ce pourcentage important de logements à prix libres, Jean-Luc Rigaut a dû revoir sa copie et proposer 33% de logements sociaux, 27 % de logements intermédiaires et un pourcentage de logements à prix libres ramené à 40 %.
Une répartition qui ne satisfait pas l’opposition PS/EELV, puisque celle-ci propose 45% de logements sociaux, 32% de logements intermédiaires et 23 % de logements à prix libres. Cette répartition ayant l’avantage d’atteindre la plus vite possible les 25% de logements sociaux qu’impose la nouvelle loi SRU.
Réduire le pourcentage des logements à prix libre est une décision facile à prendre, mais celle-ci est le fruit d’une volonté politique.
Une volonté politique qui n’est pas celle de la majorité de droite actuelle.