ON A GREVE
Dans le cadre du dixième anniversaire du cinéma La Turbine a été projeté le samedi 29 Novembre le film documentaire on a grevé en présence Denis Gheerbrant. La projection a été suivie d’un débat avec la salle.
LE FILM
On a grévé (film 2014) –http://www.allocine.fr/film/fichefilm
Ce film relate la grève de quatre semaines des femmes de chambre (une quinzaine ) de deux hôtels Première Classe et Campanile du groupe Louvre Hôtels (propriété d’un fonds de pension américain).
Leurs revendications portent sur les salaires, les conditions de travail, le manque de respect, la mobilité mais surtout le fait qu’elles sont employées par une entreprise sous-traitante qui ne les payent pas à l’heure mais à la tâche (tant par chambre faite) ce qui aboutit à leur faire faire un grand nombre d’heures non rémunérées.
Le film nous montre surtout la vie de ces femmes (en majorité africaines) à travers des interviews…Elles chantent, dansent, crient leur révolte et leurs espoirs sur ce trottoir (qui dépassent les revendications initiales) et racontent progressivement leur vie y compris leurs doutes.
Cette grève a été préparée avec le syndicat CGT des hôtels de prestige (constitution d’une caisse de solidarité) et avec le syndicat CNT du nettoyage (autre exemple rare d’unité entre des syndicats très différents).
La grève sera victorieuse grâce à la ténacité de ces femmes et à la caisse de solidarité CGT qui permet de donner 40 euros par jour de grève.
LE DEBAT
– L’illégalité du travail à la tâche est soulignée mais la pratique demeurait puisque le conflit s’est produit en 2012.
– La notion de groupe chez ces femmes (toutes syndiquées) est soulignée.
– Les limites de la solidarité extérieure : la députée Fraysse (front de gauche) est venue les soutenir, quelques militants syndicaux mais globalement peu de personnes extérieures (ni client, ni passant) sur ce trottoir des Hauts de Seine (département riche).
– sur d’autres formes d’action possibles: le syndicat CGT et les femmes grévistes ont tenu à rester dans la légalité.
Le débat s’est prolongé pendant plus d’une heure, une seule ombre au tableau : une assistance clairsemée.
Jean-Pierre RICHAUDEAU
