Nuit du 4 Août, une ère se termine, une nouvelle ère commence.

 

La nuit du 4 Août 1789 restera dans l’histoire de la France le symbole de la révolution, l’organisation féodale de la société s’écroule avec la proclamation par la toute nouvelle Assemblée nationale de l’abolition des privilèges. Ainsi apparaît une nouvelle société, républicaine, dans laquelle tous les citoyens sont enfin égaux devant la loi, l’Etat de droit est né.

L’égalité deviendra l’un des trois principes fondamentaux de la république, avec la liberté, entendue comme le droit inaliénable de disposer de soi et donc l’abolition du servage et de l’esclavage. Aucun humain ne peut être possédé par un autre.

La fraternité, qui vient compléter la devise de la république introduit la notion de solidarité entre les citoyens et le devoir, pour chacun de venir au secours de tout autre en cas de danger ou de menace. C’est ce principe qui présida, en 1945, à la création de la sécurité sociale par le Comité National de la Résistance.

Mais la bourgeoisie triomphante de 1789 s’est pervertie peu à peu et l’application brutale, dans les années 70 de la doctrine économique libérale a sonné le glas de l’égalité et de la fraternité dont nous devons faire aujourd’hui le deuil.

Et paradoxalement nous devons attribuer cette perversion à une interprétation corrompue de la liberté puisque celle-ci va être considérée comme le droit illimité de s’enrichir individuellement. Ce droit de propriété inaliénable fait bel et bien partie de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen (Article 2) et c’est pour cette raison que cette déclaration est souvent appelée déclaration bourgeoise des droits de l’homme.

Le libéralisme, caractérisé par la concurrence et la recherche effrénée du profit et donc par le retour de la loi de la jungle devenue légale est, en effet, une maladie « génétique » de la république. Tout se passe comme si la liberté, cellule saine à l’origine, se développait de façon anarchique sous forme de cellules cancéreuses qui vont envahir l’organisme social et étouffer tout ce qui relève de l’égalité et de la fraternité.

On peut comprendre, de cette façon, l’erreur mortelle de ceux qui, ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, prennent à parti la liberté et réclament à cors et à cris des mesures autoritaires et coercitives, tous ceux qui sont tentés par le fascisme, se trompant de cible et incriminant la liberté de tous quand une minorité est seule coupable de s’accaparer cette liberté cancéreuse, nommée libéralisme sous forme de privilèges économiques et politiques éhontés

Mais il n’est pas question de tomber dans le piège. La liberté, la vraie, celle qui consiste à pouvoir décider soi-même de sa vie doit être défendue plus que jamais contre le libéralisme lui-même qui s’arroge le privilège de priver de ce droit la plus grande partie de la population et qui enterre ainsi la démocratie.

Il faut seulement ne pas oublier la nature trinitaire de la citoyenneté et refuser la pseudo-liberté qui prétendrait s’épanouir en niant l’égalité de droit et la fraternité humaine.

C’est cette pseudo-liberté que notre gouvernement a décidé de servir en légalisant à tour de bras les privilèges de l’oligarchie aux dépens de l’Etat de droits.

Une nouvelle nuit du 4 Août est donc absolument indispensable pour qu’une ère nouvelle commence, pensez-y, ce soir.

Auteur: librinfo74

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1 commentaire

  1. Je n’ai pas lu l’article mais le 4 août j’ai beaucoup pensé à celui de 1789 et je suis heureux de lire que vous ne l’avez pas oublié. Je partage l’opinion mais aurai-je le courage d’aller au bout de cette idée?
    Merci de maintenir la flamme !!!
    MB74

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