Nous redoutons les accords de libéralisation du commerce entre les USA et l’UE (TAFTA) ou entre le Canada et l’UE (CETA) mais nous parlons peu des accords en notre faveur entre l’UE et les pays d’Afrique, des Caraïbe et du Pacifique (APE).

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Depuis les années 2000, l’Union Européenne négocie avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) des Accords de Partenariat Economique (APE)  pour remplacer les anciens accords de Lomé (1975) et de Cotonou (2000).

Ces accords de libre-échange  visent à « rendre réciproque des avantages consentis aux produits africains sur le marché européen où ils entrent librement », entendez par là que les pays du Sud seraient amenés à ouvrir leur marché à la plupart des produits en provenance de l’Union Européenne.

Pour prendre un exemple en Afrique de l’Ouest, particulièrement concernée par ces accords, cela signifie que les légumes, le lait en poudre, le chocolat, les biscuits fabriqués en Europe-parfois à partir des matières premières africaines-vont pouvoir entrer librement sur le marché sénégalais et ce, même si ce pays n’a pas les moyens de subventionner son agriculture comme le fait l’Europe, première puissance agricole mondiale, ni de protéger ses filières locales contre ce que beaucoup dénoncent déjà comme une « concurrence déloyale ».

L’Union européenne n’hésite pas à menacer de sanctions les pays qui refuseraient de signer ces accords et laisse entendre que « l’aide au développement  » pourrait être revue à la baisse.

Les Accords de Partenariat Economique sont destinés à soumettre les pays du Sud à l’ordre néolibéral mondial et les condamnent à une perte totale de leur souveraineté alimentaire voire à la destruction totale de leurs structures économiques propres.

En Afrique de l’Ouest les APE  sont  traduits par « Accord de Pendaison Economique ». Et, comme nous avons chez nous un collectif pour refuser le TAFTA, intitulé «stopGMT74», une coalition nationale sénégalaise s’est baptisée : « non aux APE  » et s’est doté d’une page Facebook. Elle a lancé une pétition, le 12 juillet à Dakar, avec le soutien d’une centaine d’universitaires, de députés et de syndicalistes afin de faire pression sur le Conseil Economique et Social.

Les Junker et autres Moscovici n’en ont pas fini de leur besogne de destruction systématique de toutes les structures locales de production, de toute autonomie des peuples pour choisir leur travail, leur mode de vie, leur consommation, leurs échanges avec les autres pays…

Certes, nous avons beaucoup à craindre des grands marchés transatlantiques (TAFTA ou CETA), mais nous pouvons craindre également les conséquences extrêmement dangereuses de ces accords forcés qui entraîneront « un choc fiscal, agricole, industriel et sur la balance des paiements d’une telle ampleur pour nos partenaires, qu’il pourrait compromettre  la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, alors que l’Afrique subsaharienne souffre, dans ce domaine, de retard si inquiétant qu’il constitue une menace pour la paix et la stabilité internationale » selon un rapport rédigé en 2006 par le député Jean-Claude Lefort (communiste), qui estime  par ailleurs « que si les négociations se poursuivent dans la même voie, l’Union Européenne commettrait une erreur stratégique, politique, économique et sociale à l’égard des pays ACP, qui se paiera par l’effritement d’une relation indispensable à la construction d’un monde plus sûr et plus juste et au rayonnement ainsi qu’au poids de l’influence européenne. »

Ou pour le dire plus simplement, si l’Union Européenne s’acharne dans cette voie du mépris des peuples, c’est la guerre qu’elle est en train de préparer ou d’aggraver pour un avenir très proche.

Auteur: librinfo74

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