Manifestation ce samedi 9 novembre à Annecy : STOP à l’islamophobie ! Un rassemblement important qui ne fait pas l’unanimité

Dans une tribune publiée sur  « liberation.fr le 1er novembre » , plusieurs centaines de personnalités de diverses sensibilités appellent à manifester, le week end du 9 et 10 novembre, contre l’islamophobie.  Elles ont été rejointes par de très nombreuses organisations politiques, syndicales, associatives.

Cet appel est relayé à Annecy avec un rassemblement contre l’Islamophobie  le

samedi 9 novembre à 14H30

devant la stèle en hommage aux disparus des camps de concentration nazis 

Square des martyrs de la déportation (Parc derrière Bonlieu)

 

Selon les organisateurs : « Depuis plusieurs dizaines d’années, les musulmans vivant en France sont victimes de manifestations de racisme, qu’elles concernent la pratique de leur foi, leur apparence ou leur origine.

Assimilés au terrorisme, suspectés de ne pas adhérer aux principes de la République, les musulmans font l’objet de discriminations et de stigmatisations constantes.

Les discours de haine se répandent partout y compris au sein des responsables politiques de toute obédience qui n’hésitent plus à les attiser en instrumentalisant les principes de la République.

Ce qui s’est produit à Bayonne en est la conséquence et doit être dénoncé pour ce qu’il est : un acte raciste commis contre un édifice du culte et deux personnes parce que musulmans.

Cet appel salutaire a pour objectif de rejeter cette haine et de manifester une solidarité sans réserve à l’égard de celles et ceux qui en sont les victimes. Il tend à inscrire la lutte contre l’islamophobie dans la lutte contre toutes les formes de racisme. »

Premiers signataires hauts savoyards : Chaine Humaine contre les Haines, Ligue des droits de l’Homme Annecy, Union Locale CGT d’Annecy, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA 74), Solidaires 74, Mrap 74, AFPS 74,

 

Toutefois, des réticences s’expriments vis-à-vis de la présence du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) dans la liste des organisations appelant à cette manifestation

Ce rassemblement suscite des réticences, en particulier de la part de François Ruffin, bien qu’il ait signé cet appel « distraitement » : « Je mangeais des gaufres avec mes enfants ».

Si Jean-Luc Mélenchon participera à la manifestation prévue ce dimanche 10 novembre à Paris , François Ruffin a annoncé ce mercredi sur « France Inter » qu’il ne sera pas de cette manifestation controversée. « Pas mon truc », a indiqué le député de la Somme, en précisant que dimanche prochain, comme tous les dimanches, il a autre chose à faire, du football précisément.

Cette contradiction de FrançoisRuffin en rappelle une autre : le 21 novembre 2015, après les attentats de Paris, Jean-Luc Mélenchon avait déclaré ceci : «Je conteste le terme d’islamophobie quoique je le comprenne. Ce sont les musulmans qui pensent qu’on leur en veut parce qu’ils sont musulmans. Moi, je défends l’idée qu’on a le droit de ne pas aimer l’islam, on a le droit de ne pas aimer la religion catholique et que cela fait partie de nos libertés».

On voit ce qu’il en reste quatre ans plus tard…Ce dimanche, il défilera notamment aux côtés de représentants du très controversé Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).

 

Le CCIF, une association au discours ambigu.

De nombreuses voix s’élèvent pour fustiger cette association. Caroline Fourest affirme que le CCIF « considère comme islamophobe voire comme quasi-fasciste toute personne simplement féministe ou laïque », et que le CCIF est « plus islamiste qu’antiraciste ».

Les éditions Nathan ont sorti un nouveau manuel pour les enfants dans lequel ils indiquent que les femmes musulmanes [en Arabie Saoudite] n’ont pas la moindre liberté et qu’elles peuvent être condamnées à mort en cas de désobéissance. » Le rapport 2010 du CCIF conteste cette vision de l’islam saoudien.

Le PS n’en sera pas

C’est d’ailleurs la réputation de certains, parmi les initiateurs de l’appel à manifester dimanche, qui a conduit le Parti socialiste à renoncer à sa participation à la manifestation.  « Nous ne nous reconnaissons pas dans ses mots d’ordre qui présentent les lois laïques en vigueur comme liberticides », ont notamment expliqué les membres du Bureau national qui s’est réuni mardi soir.

 

Manifester avant tout

Face à ces critiques, les militants favorables à cet appel considèrent que l’important est de dénoncer publiquement ce phénomène raciste de discrimination extrêmement dangereux vis-à-vis de citoyens musulmans qui tous ne se retrouvent pas dans des mouvements islamistes minoritaires.

C’est la position que défend Alexis Corbière de la France Insoumise :

« Moi ce qui m’intéresse, c’est l’appel en question. C’est un appel à la fraternité et à la concorde », a répliqué Alexis Corbière se défendant de toute récupération politique.

« Rassemblons-nous, faisons preuve de fraternité, les musulmans ne sont pas le problème de la France », a-t-il ajouté. « Si une synagogue avait été attaquée, tout le monde serait sorti dans la rue. Là c’est une mosquée. On a le droit de dire pour autant qu’il faut envoyer un signal de fraternité à nos concitoyens musulmans », a insisté le député de Seine-Saint-Denis, une semaine après l’attentat contre la mosquée de Bayonne.

Le débat reste ouvert

Auteur: gfumex

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3 commentaires

  1. C’est quoi ces frilosités mal placées ?

    Une vague xénophobe abjecte advient à chaque profonde crise sociale pour combler un vide démocratique, des violences sociales inadmissibles, des errements d’un pouvoir en déroute intellectuelle (perte de toute cohérence).

    Comme souvent, ce sont pour une bonne part les gouvernements qui par leurs messages ambigus voire pires, laissent faire et profitent ignoblement de ces mouvements abjectes et qui génèrent de la violence par dessus la violence capitaliste.

    Cette tentative de masquer l’effondrement capitaliste en cours avec la fabrication d’ennemis en dit long sur la le désarroi du pouvoir pour ses opportunismes conjoncturels. L’approche des élections entraîne l’usage de moyens les plus vils pour gagner quelques mois de profitation avant l’inexorable chute.

    Les municipales sont primordiales à ce pouvoir pour gagner le Sénat afin de durcir la Constitution, processus indispensable pour asservir une population rétive à la perpétuelle précarisation nécessaire au capitalisme d’une microscopique élite.

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  2. Je partage l’avis de Jacques . Sans vouloir minimiser la question qui revient régulièrement comme un os donné à ronger pour éviter les vrais sujets et faire ainsi diversion il me semble qu’il y a d’autres priorités . Je vous invite par exemple à lire la réflexion de Jacques Fradin sur le site LUNDI MATIN . Qui est fasciste ? Macron ou son supposé adversaire désigné comme fasciste ? Bonne lecture .

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  3. Islamophobe, c’est la dernière invective à la mode « à gauche ». Mais qu’est-ce exactement que l’Islamophobie ? « Hostilité envers l’Islam, les musulmans » dit le Larousse… et toute l’ambiguïté du mot, et donc du débat, est dans cette définition plus qu’approximative. Hostilité envers l’Islam et hostilité envers les musulmans, ce n’est pas la même chose.
    On peut être hostile à une religion, et même à toute religion quelle qu’elle soit, parce qu’on considère que la religion c’est « l’opium du peuple », que c’est un asservissement des hommes, et encore plus des femmes, à un loi soi-disant « divine », que c’est le meilleur prétexte que les démagogues de tous poils ont toujours trouvé pour diviser et faire se battre les peuples, etc. Cette hostilité relève de la « liberté de conscience », garantie par la Loi de 1905, et il n’y a aucune raison de faire une exception pour l’Islam.
    Par contre être hostile aux musulmans seulement parce qu’ils pratiquent l’Islam, est également contraire à leur « liberté de conscience » , elle aussi garantie par la Loi de 1905. Et il s’agit alors d’une forme de racisme qu’il faut condamner. J’emploie ici le terme de racisme au sens d’une « attitude d’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes » comme défini par le Larousse, au-delà du sens sens historique de ce mot.
    Cet amalgame (qui n’est peut-être pas fortuit) entre les deux notions rappelle étrangement celui que certains tentent de faire entre antisionisme et antisémitisme pour empêcher toute critique de la politique colonialiste de l’État d’Israël.
    Alors cessons de nous diviser et essayons de sortir de cette ambiguïté en parlant de « racisme anti-musulman », et conservons le terme d’Islamophobie, aux côtés de ceux de Christianophobie, de Judéophobie, etc. pour désigner l’hostilité légitime à une religion.

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