LIBRE EXPRESSION : Premiers de cordée

Nous relayons ce poème d’actualité écrit par une militante d’ATTAC

Premiers de cordée

C’était dans un État, appelé Macronie,
Les premiers de cordée en étaient les génies,
Les forces vives, les guides irremplaçables,
A la vie du pays, seuls indispensables.
Méritant largement tout l’argent qu’ils gagnaient
Pensant que la richesse, c’est eux qui la créaient.

Bien au chaud dans leur bulle, entre gens honorables,
Ils n’avaient pour les autres qu’ignorance confortable.
Chauffeurs d’autobus, infirmières et caissières,
Agents de propreté, postiers et boulangères,
Ouvriers, ouvrières, agents électriciens …
Fondus dans le décor, tous ces gens n’étaient rien.

Ils s’habillèrent de jaune, aux ronds-points c’est pratique,
Pour être bien visibles, discuter politique,
Réclamant bêtement plus de services publics,
Complètement impensable en bonne république !
Ils avaient grand besoin surtout d’être écoutés,
Trouver la dignité et la fraternité.
Dangereux extrémistes, casseurs, activistes,
Tel fut leur portrait dans la presse macroniste .

Mais par un jour de mars, la surprise arriva,
Le coronavirus montra qu’il était là.
Beaucoup furent atteints, la peur se répandit,
Macronie débordée par cette épidémie :
Même les plus puissants pouvaient être touchés,
L’économie souffrit, affolés les marchés !
Il se passa alors un phénomène bizarre,
La corde changea de sens, vraiment pas par hasard.
Une sorte de tête-à-queue, un beau changement de pied,
Les derniers de cordée furent alors les premiers !
On vit que c’étaient eux les vrais indispensables.
Grâce à eux le pays restait encore vivable.
Chauffeurs d’autobus, infirmières et caissières,
Agents de propreté, postiers et boulangères,
Ouvriers, ouvrières, agents électriciens …
La parole macronienne s’y adapta très bien.
Ils furent encensés :  modèles de dévouement !
Alors pour les soignants ? plus de lits, plus de gens ?
Que nenni ! des paroles et des encouragements,
Sur un ton pénétré, ce sera suffisant.
De son PC de guerre : « Mes chers compatriotes,
Les services publics sont notre bien commun,
La solidarité est notre seul chemin.
Et bla et bla et bla et surtout blablabla…

Moralité : Ce « nouveau » président croit-il vraiment tout ça?
A vous de le penser ou de n’y croire pas !
Si vous êtes sceptiques, ne baissez pas les bras,
On ne lâchera rien confinement ou pas.
Le combat continue, Attac est toujours là !

Quelou – 20 mars 2020

Auteur: librinfo74

Partager cet article :

1 commentaire

  1. Bravo! bien torché ce texte. Une fable moderne qui donne à réfléchir.

    Répondre

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.