LIBRE EXPRESSION. Pourquoi je n’irai pas voter aux élections européennes.
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Comme une majorité de nos compatriotes, je n’irai pas voter aux européennes et pour la même raison qu’eux : je n’ai pas envie de faire semblant de choisir quelque chose qui m’est imposé.
Nous savons bien que les élections des députés européens n’ont d’autre but que de faire participer les citoyens à un pouvoir qui, de toute façon, les méprise et se moque d’eux, ce qu’on pourrait appeler une « dictature participative ».
L’union européenne est régie par des traités qui établissent de façon structurelle la loi de la concurrence « libre et non faussée » au nom de laquelle tous les services publics doivent être démantelés.
L’union européenne est l’émanation et le relais des pouvoirs financiers mondiaux qui maîtrisent les grandes institutions « au-dessus des peuples » que sont le FMI, l’OMC, la banque mondiale ou l’OTAN.
Le Parlement européen n’a aucun pouvoir réel face à la commission européenne et au conseil européen (ou conseil des ministres des 28 pays).
C’est la commission qui a l’initiative législative, qui propose les lois. Les amendements ou propositions de modifications de ces textes sont sous la responsabilité de la commission européenne et du conseil des ministres. Le Parlement n’a qu’un rôle de codécision, c’est le conseil des ministres qui vote les lois. Il reste au parlement le contrôle du budget et encore… Du budget des dépenses non obligatoires mais pas des recettes.
Cela signifie que même si les députés de gauche étaient majoritaires, ils ne pourraient pas imposer une politique de gauche pour l’Europe. La notion même d’Europe sociale est, dans ce cadre, une contradiction dans les termes.
On sait que les partis politiques présentent des candidats (même certains soi-disant eurosceptiques) parce que les députés européens sont, pour ce qu’ils font (et ils n’en rendent aucun compte à leurs électeurs) très bien rémunérés.
Mais il s’agit d’une parodie de démocratie et, pire, d’un alibi démocratique pour une institution toute à la botte des multinationales et de leurs lobbies.
Sa fonction est d’ imposer au peuple la loi du profit et l’ordre mondial qui tient un petit nombre d’énormes fortunes à l’abri des milliers d’hommes et de femmes utilisées pour augmenter encore ces accumulations éhontées de richesse.
Certes, j’ai caressé moi aussi le rêve d’une Europe sans frontière, pacifiée, une Europe des peuples amis, mais ce rêve a été trahi par l’Union Européenne qui n’a conçu l’unité que pour les financiers et qui non seulement sacrifie les peuples mais est prête à les mettre en concurrence et à les opposer pour affaiblir leur résistance à son hégémonie.
Je n’irai pas voter, je ne veux pas participer à cette mascarade.
