LIBERTES ?
Nous devons nous intéresser aux conséquences politiques de la semaine de mobilisation contre le « terrorisme islamiste ». Peu importe ici les intentions réelles des manifestants c’est l’exploitation politique qui va en être faite à laquelle nous allons nous attacher.
Tout d’abord le climat de peur renforce la légitimation des interventions militaires et redonne une image positive aux alliés de l’Occident même les moins recommandables.
Sur le plan intérieur le gouvernement s’attaque aux libertés mais la surenchère de l’UMP lui permet de passer pour modéré.
Les mesures envisagées sont pourtant très importantes :
– Un renforcement des services de renseignement dont il est difficile de maîtriser les limites (contrôle des réseaux sociaux sur internet par exemple).
– Un renforcement du nombre et de l’équipement des policiers.
– L’activation de la sanction d’indignité nationale et de celle de déchéance de la nationalité (cette dernière pour les binationaux).
– L’utilisation de l’école comme outil de contrôle des jeunes et de morale « républicaine ». Les enseignants se trouveraient pris en tenaille entre une partie des élèves et des parents et leur hiérarchie. Ils ne sont pas des auxiliaires de police ce qui les priverait de la confiance de leurs élèves. L’attitude des syndicats d’enseignants vis à vis de ces orientations autoritaires va jouer un rôle de frein ou de facilitateur.
Il faut voir comment ces mesures vont pouvoir être mises en oeuvre et appliquées… Le pouvoir politique a besoin de prendre ces mesures rapidement car la population risque, dans quelques temps, de réaliser que ces mesures rognent aussi leurs libertés et pas seulement celles des fondamentalistes musulmans.
Jean-Pierre RICHAUDEAU