LIBERTE D’EXPRESSION : aujourd’hui s’ouvre le procès d’Asli Erdogan, à Istambul.
Asli Erdogan est détenue depuis le 17 Août à la prison pur femmes de Barkirköy, à Istambul.
L’écrivaine et journaliste comparait aujourd’hui avec huit autres intellectuels turcs.
« Le 29 décembre aura lieu la première audience de notre procès. C’est la première fois de ma vie que je vais comparaître devant un tribunal et je risque d’être condamnée à une peine de perpétuité aggravée, juste pour avoir écrit quatre mots ! Je garde l’espoir, si ténu soit cet espoir, que le non droit qui a prévalu jusqu’à aujourd’hui puisse prendre fin, mais comme tout le monde le sait, c’est un procès de processus politique, un rituel d’immolation de sorcières sur le bûcher… Et pourtant, on ne vit pas sans espoir !
Toutes mes salutations, mon affection et mes remerciements renouvelés à tous ceux et celles qui ont été solidaires et nous ont apporté leur soutien. Si un jour nous réussissons à sortir de ce trou,, ce sera GRÂCE A VOUS.
Amitiés »
Asli Erdogan 27 décembre 2016, prison de Barkirkoy.
c’est le dernier message de la romancière.
Asli Erdogan est accusée de propagande terroriste pour sa collaboration au quotidien prokurde Ozgur Gündem, interdit depuis le mois d’août. Les chefs d’accusation à son encontre : « appartenance à une organisation terroriste armée », « atteinte à l’unité de l’État et à l’intégrité territoriale du pays », « propagande en faveur d’une organisation terroriste » sont pour le moins ahurissants au regard des chroniques que la romancière publiait dans le journal (qui seront publiées le 4 janvier aux éditions actes Sud).
Les accusés risquent la réclusion à perpétuité.
Aux portes du tribunal et partout en Europe la journée sera le point d’orgue d’une mobilisation de tous ceux qui considèrent que la liberté d’expression est l’unique rempart contre la dictature et le fascisme, de tout ceux qui ont compris que la féroce répression mise en marche par le président Erdogan fait courir des risques bien au-delà des frontières turques.
Rappelons que, en Arabie Saoudite, Raif Badawi est toujours emprisonné dans des conditions épouvantables et menacé de mille coups de fouet pour avoir tenu un blog de libre expression.
