L’Europe est une prison.

Il faut reconnaître que la crise grecque est riche d’enseignements.

Encore faut-il savoir les lire.

Certains, qui ne veulent absolument pas admettre que l’Union Européenne est une prison, accusent Alexis Tsipras  de trahison. Il aurait volontairement accédé aux « demandes » de l’Eurogroupe contre l’avis de son propre électorat. Il aurait délibérément choisi d’aggraver encore la situation de ses concitoyens pour complaire aux puissances financières qui tirent les ficelles de l’Europe.

Il apparaît pourtant clairement qu’Alexis Tsipras n’a cédé que parce qu’il avait, comme il le dit lui-même  « le couteau sous la gorge », et pour éviter le pire à son peuple.

Et cela signifie que l’Union Européenne était en mesure d’infliger le pire à la Grèce comme elle l’est de l’infliger à tous les autres peuples européens.

Les révélations de Yannis Varoufakis, ex-ministre grec des finances, sont très éclairantes.

Il explique, dans une interview (ci-dessous) qu’il a participé à l’élaboration d’un plan B pour la Grèce dans l’éventualité d’un refus par l’Union Européenne de desserrer l’étau de l’austérité qui étrangle le peuple grec.

Une des mesures prévues par ce plan B (qui s’est révélé techniquement inapplicable) consistait à mettre en place un système d’approvisionnement et de circulation de l’argent pour pallier la fermeture des banques et éviter l’asphyxie économique.

Cela signifie clairement que l’Union Européenne est en mesure de, littéralement, couper les vivres d’un pays et de condamner son peuple à la paralysie et à la famine.

Certes, il est bien prévu dans le traité de Lisbonne, article 50, que tout pays de l’Union Européenne qui veut quitter l’Union a le droit de le faire. C’est la théorie.

Mais, en pratique, il est clair que l’Union Européenne détient un pouvoir absolu par l’intermédiaire des banques sur tous les pays de l’Union et qu’aucun ne peut sortir s’il n’y est pas autorisé par le pouvoir économique mondial.

L’Europe est devenue une prison sous la coupe des matons de services (chefs de gouvernement, membres de la commission européenne) et nul ne peut plus s’enfuir.

Telle est la leçon à tirer de la situation de la Grèce.

La dette publique est le prétexte, elle donne le droit à la BCE, au FMI, à l’UE (la troïka) d’imposer ses exigences. Elle est, en fait, la légalisation de la chaîne qui nous soumet à la dictature violente de la finance mondiale.

Le choix de sortir de l’Union Européenne et de retrouver la liberté n’est plus un choix politique mais, nécessairement, une décision insurrectionnelle.

 

Pour lire l’interview de Y. Varoufakis :

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/varoufakis-le-vrai-secret-du-plan-170259

Lire aussi :

http://www.humanite.fr/alexis-tsipras-lausterite-est-une-impasse-580656

Et : Vers une guerre civile européenne _ dynamiter l’UE et l’euro avant qu’il ne soit trop tard – Politis

Auteur: librinfo74

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