Lettre d’adieu d’Alain Bichon aux cinéphiles annéciens, amants de l’Italie et de son cinéma

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Alain Bichon et Jean Gili

Chers amis d’Annecy Cinéma Italien,

La 34° édition de notre Festival qui vient de fermer ses portes a été pour moi, comme pour Jean Gili, la dernière. Voilà 25 ans, j’avais montré certains de mes écrits à Jean qui les avait appréciés et m’avait aussitôt proposé de collaborer aux Rencontres d’Annecy, comme cela s’appelait alors.

J’ai d’abord participé à la rédaction du catalogue puis animé les rencontres avec les auteurs, acteurs et autres invités; enfin, malheureusement à la suite du départ de Pierre (Todeschini), j’ai assumé des responsabilités considérables devenant, de fait, le principal collaborateur de Jean.

Je tiens ici tout d’abord à le remercier : Jean Gili n’est pas seulement un éminent historien du cinéma, un admirable organisateur de festival, intègre, rigoureux et attentif aux autres ; c’est aussi, simplement, comme on dit en italien, una bella persona. J’ai très volontiers travaillé dans son ombre. Cela a été un vrai plaisir de collaborer avec toi pendant toutes ces années : merci Jean !

Maintenant, je ne vous cache pas que j’ai caressé ces dernières années le souhait de prendre le relai et de devenir délégué artistique à sa suite. Je pensais pouvoir incarner la continuité de ce que les fondateurs de ce Festival avaient imaginé il y a 34 ans, en gardant en mémoire l’exemple de Pierre Todeschini. J’avais, bien sûr, mûri un projet pour Annecy mais personne, si ce n’est Jean, me l’a demandé. Non seulement cela mais, dans un premier temps, j’ai même été écarté de l’édition de cette année !

Je quitte donc le Festival de cinéma italien d’Annecy avec regret et amertume mais, si vous me le consentez, fier quelque part du travail accompli, et serein.

Je n’ai pas tout compris des mécanismes de pouvoir dans votre belle ville ; mais j’ai le sentiment très fort que vous ne méritez pas certains traitements que l’on vous réserve et que la culture y est en danger. En tout cas, au-delà des discours consensuels voire hypocrites prononcés lors de la cérémonie de clôture, votre Festival n’est pas à l’abri. Pourtant il doit continuer, sans être dénaturé : restez vigilants !

Je tiens enfin à vous remercier, cinéphiles annéciens, amants de l’Italie et de son cinéma. Vous êtes un public formidable. Je ne vous oublierai pas. Vive Annecy et vive le cinéma italien !

alain bichon

Auteur: gfumex

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