Ce mercredi du 19 janvier, au Parnal, grâce à l’association ATTAC, le public a eu la chance de découvrir ce beau documentaire « Nos hommes » sur la fermeture brutale de l’usine Prysmian-Draka à Calais, où les femmes des hommes licenciés ont pris la tête de la lutte, libérées de leur condition féminine. Sans préavis, les ouvriers apprennent le matin même que leur usine va fermer
Un matin de novembre, les téléphones portables de Sarah, Frédérique, Ludivine, Lise et d’autres femmes sonnent. Un SMS assène la même nouvelle, des dizaines de fois : Prysmian-Draka, cette usine où leurs conjoints fabriquent de la fibre optique, va fermer. Une décision brutale venue des actionnaires qui, pour obtenir plus de dividendes, délocalisent l’usine à l’étranger.
Tandis que leurs hommes négocient les conditions de leur licenciement, les femmes se rassemblent, s’organisent et s’engagent. Elles deviennent actrices d’un bras de fer impliquant État, patronat et classe ouvrière.
Elles prennent en main la lutte en collant des affiches dénonçant le mépris de la direction et des actionnaires.
« On existe »
Le film « Nos hommes » raconte l’itinéraire du premier collectif de femmes d’ouvriers licenciés de France. Une réflexion sur la condition féminine et ouvrière au sein d’une société capitaliste. Généralement réduites à soutenir leurs hommes, engagés dans la résistance syndicale, elles ont apporté un nouveau souffle de la lutte, plus fort, plus libre, plus efficace.
Libérée de toute convention, elles se sont organisées en toute indépendance, toutes étonnées de leur force.
C’est un véritable courant d’air frais qui traverse les luttes sociales. Un vent frais dont seules les femmes ont le secret par leur connaissance de la réalité sociale quotidienne qu’elles portent à bout de bras. Elles bousculent les normes syndicales pour se rapprocher de la conscience du peuple victime de la répression sociale.
Ce vent frais, elles l’ont porté jusqu’à Paris jusqu’au siège du groupe, rejointes par des centaines de manifestants solidaires.
La véritable victoire de la lutte de ces femmes a été de permettre l’émergence d’un mouvement de lutte portée par la base. Un mouvement révolutionnaire qui combat le capitalisme grâce à une conscience de classe
Un débat animé par deux syndicalistes en lutte
ATTAC a eu la bonne idée de demander à Christian Garrette, militant postier CGT et Ouedraogo Seydou, militant SUD d’AMAZON de créer le lien entre leurs luttes et celle des femmes de Calais.
Si les situations entre une fermeture d’usine jetant à la rue des dizaines de saleriés et celles des grèves menées par des militants pour obtenir de meilleures conditions de travail et des salaires décents ne sont pas comparables, Christian Garrete et Ouedraogo Seydou, sont convaincus que les luttes victorieuses ne peuvent être obtenues que par la mobilisation de l’ensemble des citoyens pour le renouveau du service public de ma poste avec une distribution du courrier et des colis pour sortir les prédateurs du privé.
L’amélioration des conditions de travail chez AMAZON et à la poste sont des revendications communes pour les deux syndicalistes avec la question des salaires misérables des « distributeurs » de courrier à la poste.