Mis à jour le 10 juin à 11h44
Alexandre Mulatier-Gachet, premier maire-adjoint d’Annecy, s’inscrit dans la bataille municipale pour 2026, non pas en proposant une liste, mais en lançant un appel à la création d’un collectif citoyen pour définir un programme politique pour 2026

Alexandre Mulatier-Gachet

Sophie Garcia logement
Le maître mot est de rassembler le plus grand nombre de citoyens sur un ensemble de valeurs. Tout le monde est accueilli, quelle que soit son origine, ses choix politiques, associatifs ou syndicaux.
Cette démarche veut se démarquer des listes purement politiciennes, drivées par les partis politiques.
”Cet appel aux habitants, a pour objectif ”d’ajuster” la meilleure politique au service des annéciens. Avec 40 % d’habitants arrivés à Annecy depuis moins de 9 ans, c’est une certaine fraicheur démocratique que cet appel essaie d’obtenir.”
Un manifeste porteurs de valeurs humanistes et de solidarité
Cette charte veut affirmer ”un droit fondamental celui de se loger à tous les âges et moments de la vie, et de placer l’accès au logement comme une priorité absolu.”
Les ”Airbnb” sont dans le collimateur de la ville et ce manifeste veut réduire leur présence afin de permettre le logement durable de la population, en particulier des jeunes générations.

Bénédicte Serrate social
Bénédicte Serrate, maire-adjoint pour le social, insiste sur la présence d’un ”pilier social” comme colonne vertébrale du programme futur : ”lutter contre la précarité , et développer les services publics pour les plus défavorisés” sont sa profession de foi.

Sandrine Dall’Aglio transport
Une mobilité ”verte” de développement cycliste et de transports en commun
Les élus présents se félicitent d’une ville apaisée par le développement des pistes cyclables et l’interdiction de certaines rues aux voitures.
Sandrine Sall’Aglio veut ”ancrer le projet attendu d’une première ligne de tramway entre Seynod et Pringy, l’accélération de parkings relais aux entrées de ville.”

Samuel Dixneuf sécurité
Un projet ambitieux et solidaire
Vivre Annecy 2026 se veut une promesse citoyenne progressiste. Par ce terme, cette ambition municipale est en opposition avec les forces conservatrices
Une ville à hauteur d’enfants
Devant l’augmentation de jours de canicule, dans la continuité des végétalisations des écoles, cette charte implique ”de construire une ville résiliente adaptées aux nouvelles réalités climatiques”
Une ville calme et sécurisé
Une police municipale de proximité développant des actions de prévention en particulier en direction de la jeunesse.
De quelle couleur politique se réclame ce collectif ?
Bien que Alexandre Mulatier-Gachet se réclame d’aucun parti politique, et que le programme de sa future liste sera définie par les citoyens eux-mêmes, un certaine couleur politique penchant vers le rouge pâlot irise ce collectif. Refus de la couleur rouge agressive de LFI et celle du drapeau noir fasciste du Rassemblement National.

Aurélien Modurier

Catherine Allard sport ex Renaissance
Un espace politique élargi
Cela laisse en espace énorme de la gauche socialiste et écologiste aux partis centristes. La participation de Aurélien Modurier et de Catherine Allard au sein de ce collectif, démissionnaires du parti macroniste ”Renaissance”, l’atteste.
À cela, Alexandre Mulatier-Gachet répond que ”l’important est de savoir où on va ! ”
Un caillou dans la chaussure d’Alexandre
Néanmoins, il reste un caillou dans le soulier du premier maire-adjoint avec l’absence dans ce collectif d’élus de ”Oui Annecy”, un groupe dissident constitué des maires adjoints Guillaume Tatu à la jeunesse, Marion Lafarie à la Voirie, Marie Bertrand à la participation citoyenne, Karine Bui-xuan Piccheda à la santé, Fabienne Grebert, Évelyne Bouverat et Sohie Lepage conseillers municipaux. Fabienne Grebert était présente à la réunion. Celle-ci a pris la parole pour reprocher au groupe majoritaire de les avoir exclus, ce que conteste le premier maire-adjoint expliquant qu’ils se sont eux mêmes retirés.
Contacté, Guillaume Tatu, maire adjoint à la jeunesse, a regretté que le groupe ”oui Annecy” n’ait pas été invité. Un signe d’ouverture ?
Accepter des élus de la droite, anciens membres du parti Macroniste ”Renaissance”, en se privant d’élus fortement enracinés dans une gauche écologiste et sociale, représente-t-il une ouverture à droite de la part d’Alexandre Mulatier ?
On peut comprendre ce choix tactique pour gagner les élections. C’est la position de Nora Segaud-Labidi, maire-adjoint chargée de l’urbanisme. Pour éviter l’erreur de l’accord avec Frédérique Lardet au 2ème tour des élections municipales de 2020, il s’agit de créer un consensus avec des élus de droite compatible dès le premier tour. Avec la mise en place du collectif « Vivre Annecy 2026 », l’objectif est de promouvoir une gauche modérée centriste, débarrassée des « extrêmes ».
LFI et le RN dans le même sac ?
Alexandre Mulatier veut sortir de ce piège en réaffirmant que les militants de LFI combattent l’extrême droite et qu’ils partagent les même valeurs de solidarité, de partage des richesses, de défense des services publics. Pour lui, l’obstacle vient de leur logique partisane, alimentée par les luttes de pouvoir.
Permettre un choix citoyen
Toutefois, face à cette remarque, on ne peut que se réjouir que « Vivre à Annecy2026 » veuille donner la parole à un maximum de citoyens pour qu’ils choisissent dans quelle société ils veulent vivre.
Déçus par l’incapacité des gouvernements successifs à empêcher la progression catastrophique de l’extrême droite, de bloquer l’augmentation de la pauvreté, de la précarité, des inégalités, les citoyens sont prêts à se saisir de toutes les opportunités démocratiques pour être entendus
Que « Vivre Annecy 2026 » permettre à des citoyens et des citoyennes de devenir acteurs et actrices de leur vie, est un choix à souligner et à plébisciter Un choix qui risque de s’opposer avec la création éventuelle d’une liste ancrée à gauche.
Pour éviter cette situation suicidaire, la solution serait que les citoyens ancrés à gauche participent au collectif « Vivre Annecy 2026 » pour établir un rapport de force favorable à un programme résolument progressiste, en s’opposant à des dérives droitières.