Le scandale de l’affaire Georges Ibrahim Abdallah

Saïd Bouamama, sociologue, militant associatif et politique de nationalité algérienne résidant en France, vient de publier un livre très documenté « L’affaire Georges Ibrahim Abdallah ».

Communiste libanais, ce militant de la résistance palestinienne est présenté comme « terroriste », anti sémite ». Àgé de 70 ans, il est détenu depuis 36 ans derrière les barreaux, ce qui en fait le plus ancien prisonnier politique en France.

Ce livre défriche son parcours, puis la « longue chronique judiciaire » et la « fabrique médiatique de l’opinion » à son égard.

Né le 2 avril 1951 à Kobayat, dans le nord du Liban, Georges Ibrahim Abdallah commence son engagement politique dans les rangs du Parti National Social Syrien (PNSS) pour rejoindre ensuite la résistance palestinienne, en adhérant au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP).(…)Il est blessé lors de la résistance à l’invasion sioniste du Sud Liban en 1978. Contre la barbarie sioniste et impérialiste États-Unienne, plusieurs organisations de combattants libanais et arabes décident de mener la lutte de résistance en frappant les intérêts impérialistes et sionistes dans le monde entier. C’est le cas des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL), entrées en action en Europe.

Parmi les principales opérations attribuées aux FARL en France : l’exécution le 18 janvier 1982 du colonel Charles Ray, attaché militaire à l’ambassade États-Unienne et l’exécution le 3 avril 1982 de Yakov Barsimantov, responsable du Mossad et secrétaire en second à l’ambassade sioniste à Paris.

File photo show LARF activist George Ibrahim Abdallah escorted by a French Gendarme as he arrives at Lyon courthouseLes autorités françaises arrêtent Georges Abdallah le 24 octobre 1984 à Lyon. Son incarcération est motivée par la détention de vrais-faux papiers d’identité : un passeport délivré légalement par les autorités algériennes. L’État français s’engage auprès du gouvernement algérien à le libérer rapidement.

Georges Abdallah est condamné à quatre années de détention le 10 juillet 1986, pour détention d’armes et d’explosifs. Il refuse le procès mais n’interjette pas appel.

3502956_3_92cc_georges-ibrahim-abdallah-quitte-la-cour-d-appel_94221311d7333952a603934998f9aa94Se succède toute une saga judiciaire, où les condamnations succèdent aux décisions des cours d’appel et de cassation. Jusqu’à aujourd’hui, toutes les tentatives de libération, qui auraient dû aboutir, sont bloquées sous la pression des autorités états-uniennes sur le gouvernement français afin qu’il ne soit pas relâché. Les États-Unis d’Amérique se constituent partie civile dans le procès et le président américain Reagan en personne aborde le sujet lors d’une rencontre avec le président français Mitterrand. Les pressions sionistes ne manquent pas non plus.

Toujours détenu à la maison d’arrêt de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, où des manifestations régulièrement organisées pour sa libération viennent lui rappeler qu’il n’est pas seul, Georges Abdallah paie le prix fort d’un combat politique qui a changé d’échelle et de règles.

La convention européenne des droits de l’homme interdit de maintenir un condamné en prison « sans aucun espoir de sortie ». Cela semble pourtant correspondre au sort du militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré en France depuis plus d’un tiers de siècle. La prolongation de sa détention doit beaucoup au climat créé par des attentats auxquels il est étranger.

Écœuré par la partialité de l’exécutif français et par le traitement d’exception qu’il subit, M. Abdallah a demandé à son avocat de cesser d’effectuer des démarches pour obtenir sa libération.

La seule issue relève d’une grâce présidentielle.

Auteur: gfumex

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3 commentaires

  1. Georges est un résistant, un combattant révolutionnaire ce qu’on ne lui pardonne pas. Il refuse de se repentir et il ne veut pas de grâce… il sortira de sa geôle quand le rapport de force sera suffisant c’est à dire quand la mobilisation sera à la hauteur du combat. Comme elle l’a été pour sortir Angela Davis et Mandela de leur prison. Depuis deux ans, enfin, les lignes bougent un peu…
    L’avocat de Georges demande son expulsion vers le Liban. La justice française l’a libéré par deux fois mais le gouvernement a refusé de signer l’arrêté d’expulsion nécessaire pour son retour au Liban… sous pression des Etats-Unis.
    Lisez ce livre de Saïd Bouamama, didactique, complet et passionnant. A commander en librairie ou sur le sìte Premiers Matins de Novembre Éditions.

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  2. Le collectif de Tarbes pour la libération de Georges Abdallah et l’ANC, soutenus par différents collectifs et associations, viennent d’éditer une carte-pétition « 37 ans, Stop ! » à adresser à Emmanuel Macron, demandant un arrêté d’expulsion pour que Georges puisse retrouver son pays natal le Liban. Des milliers de cartes ont déjà été envoyées autour du 2 avril, date de l’anniversaire des 70 ans de Georges. La campagne continue partout en France.
    Vous pouvez trouver ces cartes à signer à l’Union Locale CGT d’Annecy et environs (Bourse du Travail) qui soutient la demande de libération de Georges Abdallah.

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  3. On est donc dans le non respect des lois. L’État de droit est une fable, une fois de plus. Ça commence à faire beaucoup cette tromperie. Trop.

    On entend des cris de tous cotés dans le monde « libre » à propos du fasciste Navalny que le méchant Poutine persécute,
    nos dirigeants font des réunions pour en prendre la défense !

    Mais pour Assange ?

    RIEN.

    On mesure à ces comportements de XXXX combien nos dirigeants sont soumis à l’Empire.
    On peut donc sans risque dénoncer ces comportements comme étant hors de notre mandat que nos avons délégué le temps d’une élection.

    Assange nous défend des saloperies des salauds mais nos dirigeants participent à sa destruction.
    Qui donc sont nos dirigeants ?
    Nos représentants ou nos bourreaux ?

    Quelle légitimité leur reste-il à nous diriger CONTRE NOS INTÉRÊTS ?

    Je n’en vois plus.

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