Le manque d’eau augmente dangereusement en Haute-Savoie

 

 

                                                                                       Le Fier en souffrance

Article modifié le 8 août à 18h50

Pierre Lambert, Préfet de Haute-Savoie ne se veut pas alarmiste mais juge très préoccupante l’augmentation de la température de l’eau dans certaines rivières et sa raréfaction : « Malgré des précipitations plutôt excédentaires au cours de l’hiver et du printemps, une baisse quasi générale des cours d’eau et des sources est actuellement observée ».

« Ce qui caractérise la période de sécheresse, c’est sa durée », précise le Préfet

 

Mise en place du comité sécheresse*

Réuni début juillet pour anticiper les risques de manque d’eau dus à la canicule, le comité sécheresse a décidé de mettre en place un plan d’action .
Le 18 juillet, Pierre Lambert a pris un arrêté cadre précisant des mesures de restriction des usages de l’eau : quatre mesures sont à la disposition du Préfet : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise.
Comme mesures, on trouve l’interdiction de laver les voitures, et de remplir les piscines privées. (1) . Par contre, dans le secteur agricole, le maraîchage, les arbres fruitiers et les jeunes vignes n’ont aucune restriction.
Devant la poursuite de la canicule, le Préfet a réuni une nouvelle fois le comité sécheresse le 3 août pour établir un bilan de la situation.

 

Le 25 juillet, le secteur du Chéran en alerte renforcée

La température des eaux du Chéran est estimée à 21°. Les températures des autres cours d’eau comme la Menoge et le Fier sont dans les mêmes eaux et sont placés en alerte.
Les secteur des Usses, de l’Arve Amont, des Dranses et le sud-ouest Lémanique sont pour l’instant placés en vigilance.

Le Malnan, affluent du Fier dans la vallée de Montremont à Thônes

 

Les poissons en danger

Les pêcheurs tirent la sonnette d’alarme et craignent une hécatombe de la faune piscicole si les températures restent aussi chaudes dans les jours à venir. Quatre pêches de sauvegarde dans le Chéran ont mis à l’abri un certain nombre de poissons.

 

Le SDIS alimente en eau les alpages

Des citernes d’eau années par la SDIS** permettent d’abreuver les troupeaux. Pour l’instant, les agriculteurs restent sereins bien que la qualité de la première coupe de foin soit mauvaise et les coupes suivants inexistantes, ce qui va nécessiter l’achat de foin à l’automne. On peut s’attendre à des demandes d’aide des paysans.

 

Le niveau des nappes phréatiques baisse.

Toutefois, la direction départementale des territoires (DDT), l’agence française de la biodiversité (AFB) et les services du conseil départemental considèrent qu’il n’y a pas à s’alarmer observant que leur capacité reste correcte. Une surveillance du niveau des cours d’eau et des nappes est assurée chaque semaine.

 

Retenues collinaires : le Préfet très réservé

Ces réserves collinaires sont reliées à la neige artificielle et à l’abreuvement des troupeau, d’où un sujet sensible

Ces réserves doivent répondre à des autorisations préfectorales, ce qui irrite les responsables des stations d’hiver et de la chambre d’agriculture.
Lors des précédents comité sécheresse, la FRAPNA s’était inquiétée de la multiplication des réserves collinaires dont la création ne répond pas à un plan d’implantation préfectoral.
Le Préfet souhaiterait la mise en place de ce plan mais il trouve devant lui des oppositions venant du stations d’hiver et du monde agricole.
En réponse à la question posée par librinfo sur le sujet, le Préfet a préféré éluder le sujet par une pirouette « Dans la période très chaude, il vaut mieux ne pas aborder une question qui risque d’augmenter la température ! Attendons des périodes plus froides ! »

 

Le préfet très pessimiste sur l’évolution de la sécheresse en Haute-Savoie.

Les prévisions sur les années à venir Pierre Lambert a rappelé les annonces très pessimistes sur le réchauffement climatique : « La question de l’eau va se reposer régulièrement dans les années à venir »

 

* Comité sécheresse* : composé des représentant de tous les usages de l’eau et de leur surveillance : setvics de l’État, collectivités en charge e l’alimentation en eau potable, syndicats ede bassin, agriculteurs, météo France, conseil départemental, agence française pour la diversité (AFB), fédération départementale de al pêche, SDIS, gendarmerie nationale, associations départementales…

** SDIS : Service départemental d’incendie et de secours

(1) voir sur le site de la préfecture les précisions sur la nature de ces restrictions.

Auteur: gfumex

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2 commentaires

  1. C’est un début : On a gagné 2°C depuis 1970 dans les alpes du nord, et il est prévu +4°C en hiver, + 5 à 6°C en été d’ici la fin du siècle…

    Autant dire qu’il faudra rapidement trouver un nouveau nom pour le Mont Blanc.

    Mais ça ne dérange en rien Christian Monteil et ses collègues du conseil départemental, qui nous prévoient encore 13 nouveaux projets routiers et autoroutiers rien que pour l’agglo Annécienne, une autoroute en Chablais à la place de la magnifique forêt de Planbois, qui continuent à subventionner l’aéroport de Meythet… et tutti quanti.

    Mais jusqu’où s’arrêteront t’ils, comme dirait l’autre ? Il nous appartient de les empêcher de sévir encore, tout cela est trop grave.

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    • Plus d’un an après, l’heure est toujours plus grave et autour de nous, j’ai la nette impression que tout le monde s’en fout. Jusqu’au jour où du robinet allumé ne coulera plus d’eau !! Et que dire du traitement des eaux usées localement insuffisant ou dysfonctionnant ! Je suis scandalisée par les arbres massacrés et la terre bétonnée.
      Je suis née en 1968, à l’école on nous apprenait « comme un arbre dans la ville « de Maxime LEFORESTIER, maintenant ce serait plutôt « il faut que tu respires » ou « comme un arbre massacré »… L’humain n’apprend et ne retient rien… C’est désespérant et rageant. Le double discours sur la culpabilisions des usagers au nom du développement durable d’un côté et le mépris de la nature en la saccageant, mais en mangeant bio et allant voir des films écolos! Moi, je suis dans un petit village… Trop près de la ville, hélas, il y a des arbres partout autour de moi et bien ils vont mettre près de 100 logements et un parking à la place. On se fiche de l’avis de la population , de sa quiétude, de son bien être, de l’identité du village, de la culture paysanne et de la terre pour manger. En résumé, bientôt, nous n’aurons plus ni à boire, ni à manger et des étés torrides, des hivers sans eaux… Mais plein de logements, d’ordures ménagères, de conflits de voisinage de véhicules sur les routes… Ah oui, pas tous les véhicules, ceux qui passent aux contrôles techniques, les plus pauvres iront à pieds et à vélo… Bref, beaucoup de souffrances et de remords tardifs en perspective…

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