Le collisionneur s’invite au tour de France féminin

Ce samedi 17 août, de nombreuses banderoles dénonçant les conséquences désastreuses de l’éventuelle construction du collisionneur de 91 km du CERN ont accompagné les concurrentes du tour de France cycliste féminin.

Le collectif « co-concernés » a profité de cet évènement populaire pour alerter sur « le silence scandaleux qui entoure ce projet ». Une dizaine de personnes ont disposé des banderoles et des panneaux sur le tracé entre Cercier et Allonzier la caille pour l’étape entre Morteau et le Grand-Bornand.

Un accueil favorable

L’accueil des spectateurs a été très favorable et les membres du collectif ont répondu aux questions posées. Certaines personnes n’étaient pas au courant et ont découvert avec stupeur le projet. Les interrogations ont fusé sur le silence des élus, le transfert des gravats et l’inquiétude sur l’approvisionnement en eau, sans parler des immenses cavernes notamment à Charvonnex.

Ces interrogations renforce la mobilisation du collectif « co-concernés » qui prévoit d’organiser des réunions publiques un peu partout en Haute-Savoie dès le début septembre.

 

Un projet destructeur de nombreux hectares agricoles

Chantal Domenge explique que « Certains riverains seraient d’autant plus impactés qu’une  des 8 « émergences » (sites industriels de surface) prévues devrait détruire 6 hectares de bois et prairies à  proximité, dans « la région la plus rurale et la plus authentique de Haute-Savoie »  » (source : ‘étude du CERN « Synthèse des contraintes et opportunités d’implantation du Futur Collisionneur Circulaire (FCC) » de décembre 2023  https://zenodo.org/records/10369593)

 

Le Préfet autorise les entreprises privées à procéder à des forages sans l’autorisation des propriétaires

Pour l’heure le Futur Collisionneur Circulaire du CERN (FCC) en est au stade d’étude. Pour cela les entreprises mandatées par le  CERN peuvent pénétrer sur les propriétés privées et y faire des forages ou réfractions sismiques sans l’autorisation des propriétaires. En effet un arrêté préfectoral en date du 18 décembre 2023 les y autorise.


Des riverains et associations du collectif ont déposé un recours gracieux en février 2024 contre cet arrêté.

« En l’absence de réponse du Préfet, l’avocat du collectif,  Maître Benjamin Huglo, a envoyé un recours au Tribunal administratif de Grenoble. « 

De nombreuses atteintes à l’environnement

« Le projet de Futur Collisionneur présenté par le CERN pose de nombreux problèmes : déchets excavés pour le creusement des 92 km de tunnel et les grandes cavernes ;  consommation de foncier pour les « émergences » et les accès (160 ha réservés par la Région) ;  consommation d’énergie qui avoisinerait celle d’un EPR ; colossale consommation d’eau ;  risques d’impacts sur le sous-sol, les nappes phréatiques ; impact sur le climat ; risque sismique ; coût invraisemblable dans une période de crise… »

Le CERN n’informe jamais directement les habitants

La population commence à être informée par les médias, eux-mêmes alertés par les associations, mais maintenus dans l’ignorance par le CERN alors que le projet date de plus de 10 ans. 

Le collectif co-cernés n’est pas opposé à la recherche scientifique

Le collectif co-cernés  regroupe des particuliers et des associations suisses ou françaises. Loin de s’opposer à la recherche, il milite  pour une recherche responsable, demande à ce que le CERN respecte les engagements pris par les États pour limiter le changement climatique, et  relève le défi de mettre à disposition des outils qui permettent de respecter les limites planétaires.

Le collectif propose de signer la pétition : https://www.change.org/p/le-cern-peut-il-tout-se-permettre

Pour en savoir plus

La documentation mise en ligne par l’association Noé 21 : https://www.noe21.org/cern-fcc

L’avis d’Aurélien Barrau   https://blogs.futura-sciences.com/barrau/2019/03/05/faut-il-construire-un-nouveau-collisionneur-geant/#more-1019
« Peut-on néanmoins envisager sans frémir de construire un grand accélérateur de particules consommant une énergie supérieure au TWh par an (équivalent à la consommation d’un demi-million de personnes en France), coûtant plusieurs dizaines de milliards d’euros et nécessitant la réalisation d’un tunnel souterrain de 90 km de long requérant l’excavation de près de 10 millions de mètres cubes de molasse ? Au-delà des dépenses matérielles, est-ce là que nous plaçons nos priorités ? C’est une question politique et symbolique. Alors que la vie s’effondre, que les espèces disparaissent, que la véritable richesse de notre monde (y compris dans sa diversité culturelle) part en fumée, assumons-nous que la mesure d’effets subtiles sur les couplages du boson de Higgs – et toute l’immense prolifération technologique qui précède et accompagne l’expérience – s’affiche comme notre fierté du moment ? Il est souvent, et à raison, reproché aux entreprises de poursuivre le « business as usual » malgré la catastrophe qui s’annonce. Les laboratoires échappent-ils à ce constat ? C’est ici, je crois, que la question doit être posée. Avec calme et honnêteté ».

Texte tiré de son livre : « Hypothèse K p 79 »

Auteur: librinfo74

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