Le collectif d’accueil et de défense des Roms 74 écrit au Dauphiné Libéré.
Dans une demande de droit de réponse envoyée au rédacteur en chef du Dauphiné libéré, le collectif d’accueil et de défense des Roms s’insurge de la parution à la une de l’édition annécienne du 23 janvier, d’une photo pleine page d’un camp Roms avec comme légende : « Le campement qui exaspère » avec en sous-titre: « Nombreuses nuisances pour les riverains désemparés, désaccord entre Annecy et Seynod à propos des Roms. »
Et de poursuivre : « ce choix éditorial (qui) nous a profondément choqué par son caractère polémique et stigmatisant,(…) ne peut, à notre sens, qu’attiser les haines sur ce sujet particulièrement sensible. »
De toute évidence, le collectif dénonce plus la décision de la direction du Dauphiné Libéré de placer à la « une » cette photo, que l’article de la journaliste, bien qu’il ne trouve « guère plus d’informations sur ce campement car manifestement, ces riverains ne connaissent rien des gens qui habitent ici, et, comme la journaliste qui écrit l’article, ne se soucient guère des conditions extrêmes dans lesquelles vivent « ces gens là ».
Toutefois, il déplore « que cet article soit uniquement à charge contre cette population visée et que la rédactrice de l’article n’ait pas essayé de contacter notre Collectif ».
Librinfo n’est pas indifférent à cette réaction du collectif concernant cet article paru chez notre confrère du Dauphiné Libéré.
Au delà de la critique exprimée par le collectif, critique que nous partageons quant à l’utilisation de la « une » pour « vendre du papier », sachant qu’un partie de la population raciste et xénophobe est en attente de cette « titraille », nous pensons que la liberté de la presse est un droit à défendre quel que soit le support.
Toute la question est de donner les moyens aux autres médias d’apporter d’autres informations, d’autres analyses.
Depuis deux ans, librinfo74 a informé sur les douloureuses conditions de vie de ces familles, en leur donnant d’abord la parole , mais aussi aux associations caritatives et humanitaires qui les soutiennent, aux élus territoriaux, à la Préfecture.
Les citoyens ont la presse qu’ils méritent.
Donnons aux médias et aux journalistes les moyens pour qu’ils méritent la confiance des citoyens.