L’arrestation de Rroms offre l’opportunité à la Préfecture d’évacuer le camp du Pont-Neuf de Cran-Gevrier.
La Préfecture a fait preuve d’une grande célérité pour justifier l’évacuation des familles Rroms du camp du Pont-Neuf le 3 août.
Dans un communiqué daté du même jour, le Préfet explique que : » Cette évacuation a été effectuée sur la base d’un arrêté municipal en date du 22 juillet 2011 portant interdiction d’occupation de ce terrain fortement pollué et présentant des risques graves pour la santé publique, et en particulier pour les occupants illégaux. »
C’est sur la base d’un rapport de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), que cette décision a été prise.
Quand on sait que des familles Rroms occupent ce terrain depuis deux ans, on peut s’étonner que la mairie de Cran et la Préfecture aient attendus autant de temps pour intervenir, car les risques sur la santé des familles étaient tout aussi importants auparavant.
En fait, l’élément déclencheur, dont la Préfecture ne fait pas de mystère puisqu’elle l’écrit dans son communiqué, est l’arrestation des cambrioleurs Rroms. On comprend qu’ainsi, vis-à-vis de l’opinion publique, l’expulsion des familles Rroms devenait plus facile.
Par contre, cela crée la suspicion sur toute la communauté Rrom qui est, de fait, assimilée à une population de voleurs.
On peut ressentir un certain malaise quand on se souvient du discours du Chef de l’État stigmatisant la communauté Rrom en juillet 2010.