La Savoie et la Haute-Savoie, défigurées par les idiomes anglais, sont taclées par le Ministère de la Culture et le Préfet de Région

« In Annecy Montains », « French tech In The Alps », « Solar Acadamy », « Radikal mountain Junior », « Welcome Night », « Welcome Box », Street Workout Box », Newsletter », « Coworking », Networking », « Open data », « Food Truck », « Team », Trail running », Outdoor », Escape Game »…

Une avalanche de mots anglais, tels des plantes invasives, se substituent dans un souci déplacé de marketing touristique commercial, de communication à outrance, aux mots et expressions de notre patrimoine linguistique.

Une langue est l’expression d’une identité culturelle. Elle porte notre histoire, la force d’un peuple.

 

Thierry Repentin, maire de Chambéry, rappelé à l’ordre par le Ministère de la culture

À la suite d’une interpellation par l’association de défense de la langue française en Pays de Savoie, « la direction générale à la langue française et aux langues de France », met en garde le maire de Chambéry dans un courrier daté du 18 décembre 2020, sur l’emploi intempestif de mots anglais « tant dans sa communication institutionnelle – affichage, magazine, sites, compte internet – que pour la désignation d’évènements ou d’équipements ».

« Dans un contexte où l’emploi des anglicismes semblent se développer dans collectivités territoriales (« In Annecy Mountains », « French Tech in the Alps », « Solar Acadamy », « Radikal Mountain Junior »), nous comptons sur votre appui pour renverser cette tendance, et privilégier, comme le prévoit la loi, l’emploi de la langue française dans votre communication institutionnelle. »

Et de rappeler, à cet égard, la loi 94-665 du 4 août 1994, relative à l’emploi de la langue française, dite « loi Toubon ».

« Si l’on peut comprendre que la ville de Chambéry cherche à renforcer son activité touristique internationale, comme à tisser un lien avc les publics jeunes » (…) « je vous serais reconnaissant de veiller à privilégier le recours à des termes français dans la communication de la ville de Chambéry et du Grand Chambéry, la langue française offrant de nombreuses alternatives terminologiques originales et attractives, y compris en direction des publics jeunes, dont la pratique d’une langue française vivante et créative ne peut qu’être encouragée ».

Avec un courrier aussi courtois, invitant la mairie à remplacer tous ces termes anglicisés, on peut s’attendre à ce que le maire de Chambéry, n’ayant pas répondu au courrier,  le mette en classement vertical, comme l’avait fait auparavant l’ancien maire, Michel Dantin, qui, sollicité par un courrier de l’association « Défense de la langue française en Pays de Savoie » le 22 août 2019, avait carrément refusé.

 

Annecy et la Haute-Savoie ne perdent rien pour attendre

Si, à notre connaissance,  Annecy et le conseil départemental de Haute-Savoie n’ont pas encore reçu de mise en garde de la part du ministère de la culture pour l’emploi intempestif de « In Annecy Mountains », ou de slogans à la sauce anglaise répandus par les offices de tourisme, nous demanderons l’avis de François Astorg, maire d’Annecy, Frédérique Lardet, Présidente du Grand Annecy et Christian Monteil, Président du Conseil Départemental.

 

Une bataille qui ne date pas d’aujourd’hui.

Déjà en 2010, le Préfet de Région, lui aussi interpelé par l’association de défense de la langue française en Pays de Savoie, avait approuvé et encouragé sa démarche, en précisant que lui-même était intervenu en mars 2009 auprès du Président du Directoire de la société « aéroports de Lyon » pour éviter que l’aéroport Saint Exupéry ne soit rebaptisé « Lyon airport », comme envisagé.

 

 

Auteur: gfumex

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7 commentaires

  1. Je soutiens cette démarche !

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  2. C’est le mélange, la confusion qui dérange.
    Car parler anglais a un sens lorsqu’il s’agit de se faire comprendre des anglophones mais parler franglais n’a pas de sens sinon dévaster la langue, la culture, la pensée, nous soumettre à l’empire du Spectacle, lequel a été préempté et vandalisé par les milliardaires qui se gavent de nos faiblesses addictives.

    Toutefois attention car dans la critique on lit ceci :

    « Une avalanche de mots anglais, tels des plantes invasives, se substituent dans un souci déplacé de marketing touristique commercial, de communication à outrance, aux mots et expressions de notre patrimoine linguistique.

    Le mot marketing fait tache; bien que très employé et compris c’est pourtant du pur franglais. On aurait préféré quelque-chose d’autre comme publicité, racolage ou propagande …

    Cet usage ne fait que reproduire ce que nous entendons.
    Dit autrement, notre cerveau absorbant ne fait que reproduire ce qui le sollicite. C’est donc le plus naturellement du monde que nos contemporains singent ce qu’ils perçoivent sans même s’en rendre compte.

    Depuis quelques temps, je suis effaré de la similitude de ton des médiacrates (journalistes de grand chemin) ; la plupart ont les mêmes tics de langage, les mêmes débits, les mêmes découpes des phrases. Les EUH se déclinent à la pelle, tant en fin de mot que dans les inter phrases.
    BonjourEUH
    ce nouveau produitEUH a tout pour vous plaireEUH.

    C’est une sorte mimétisme ambiant, inconscient qui ne se contente pas des tics verbaux mais s’étend à l’emploi des mots et des expressions donc de la pensée.

    Je doute donc de la capacité de nombre de mes contemporains de se départir d’un Système (en effondrement) qui les a façonnés au point qu’ils n’en ont pas la conscience. Le simplisme exacerbé de la satisfaction du désir suscité réduit notre réactivité à l’alternative réductrice : je peux l’avoir ou je ne peux pas et je dois différer ma satisfaction ou la compenser ailleurs. Un peu comme le stupide c’est bien c’est mal qui réduit tout les faits à une seule dimension rendant toute appréhension du réel impossible.
    Je rencontre des gens qui dès qu’ils ont un peu d’argent, en profitent pour se satisfaire par des achats compulsifs alors qu’ils ont tout le nécessaire. L’injonction de la propagande capitaliste marchande les a transformé en esclave de désirs exogènes. C’est une dépersonnalisation c’est à dire une forme de folie.

    Et si ce comportement ne pouvait plus se satisfaire en cas de crise économique ou autres confinement sévère, quelles seraient leurs attitudes envers leurs gouvernants ?
    Une révolution non pas du pain et des farines mais des colifichets ?
    Le plaisir marchand comme fonction sociale.
    C’est le degré zéro de l’humain et de la société transformée en culte permanent de la consommation.

    La pensée réduite à la fonction d’avoir pour paraître être.
    La pensée réduite à la fonction d’avoir pour paraître être ce que demande la propagande du Système.

    Une telle dépendance comportementale peut mener à tout.

    Il vient de ce qui précède que ce qui advient avec la fascisation de nos dirigeants est très clairement un danger civilisationnel.

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  3. Excellentes remarques; ça devient insupportable, cet envahissement de l’anglais; cette démission des utilisateurs, cet abaissement des caniches de Washington, tout ça doit être combattu sans relâche. Les jeunes doivent être incités à se respecter eux-mêmes en respectant leur langue. Les francophones dans le monde s’ingénient à défendre la langue française et quelques minables se permettent de la mettre à la poubelle !

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  4. Pour info : article paru dans la Lettre Mensuelle de décembre 2020 de l’Union Locale CGT d’Annecy et environs

    4 août 2020 : 26ème anniversaire de la loi Toubon-Tasca

    Un petit rappel s’impose !

    Loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française

    Le 4 août 1994, la loi TOUBON-TASCA a été votée pratiquement à l’unanimité par l’Assemblée nationale et unanimement par les députés communistes.

    Article 1
    Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France. Elle est la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics. Elle est le lien privilégié des Etats constituant la communauté de la francophonie.
    La loi s’applique pour les personnes morales de droit public et les personnes de droit privé dans l’exercice d’une mission de service public (article 5 de la loi).

    Or, la loi est de plus en plus piétinée et contournée par les « collabos de la pub et du fric » (Michel Serres) comme nous le constatons tous les jours dans notre département. Le « territoire » est vendu à l’international comme une savonnette. Un « produit » vendu par le grand patronat bien sûr mais aussi par les collectivités publiques et les élus :
    « Avec la marque ANNECY MOUNTAINS, notre territoire affirme ses singularités, s’affiche et valorise le sentiment et la fierté d’appartenance qui nous anime » peut-on lire sur le site annecymountains.com dont la première page en « français »… indique IN ANNECY MOUNTAINS, INVEST IN, VISIT IN, LIVE IN.

    « Annecy a sa place dans le Grand Genève » affirmait Pierre Hérisson le 18 octobre 2012 dans le Dauphiné Libéré, le Grand Genève, agglomération trans-frontalière entre France et Suisse, à dimension économique européenne. Notons que nos voisins suisses, par la voix de Philippe Caron, (Collectif Langue Française, antenne Romande) dénoncent le détricotage, maille par maille, de la langue française en « remerciant » les élus d’avoir lâché à son triste sort une langue aussi prestigieuse que le français au profit d’un bourbier langagier où patauge une bonne partie de la population… La dictature de l’anglo-américain.

    Au niveau national, le 4 septembre 2020, un recours a été déposé par 15 associations regroupant des étudiants, des enseignants et des chercheurs en langues, contre l’arrêté du 3 avril 2020 relatif à la certification obligatoire en langue anglaise pour l’obtention de la licence. Cet arrêté menace l’indépendance et la gratuité des formations du supérieur, porte atteinte au plurilinguisme et ignore les travaux scientifiques réalisés dans le domaine des langues.
    NON au basculement illégal et inconstitutionnel de l’Université au tout anglais!

    L’anglomanie fait ses ravages alors que la « gauche établie » se tait… quand elle ne se laisse pas séduire par la curée contre notre langue, la langue du travail et des services publics, la langue d’Aragon et de Césaire… la langue véhicule de la pensée, au coeur de la culture.
    Face à cet arrachage linguistique, les militants syndicaux, résistants et insoumis doivent dénoncer le non respect de la loi Toubon, et faire le lien entre casse sociale, casse de la langue, des langues, et construction européenne et atlantiste du capital qui, ignorant le BREXIT, songe à faire de l’anglais la langue officielle des institutions de l’UE.
    RESISTANCE !

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    • Il n’empêche que pour apprendre il faut savoir le globish.
      Donc qu’une personne voulant participer à la vie de l’humanité (quel que soit le domaine) se doit de savoir au moins le globish, ce n’est que prendre en compte le réel et n’interdit pas de lutter contre telle ou telle tendance.
      Dans peu de temps le chinois sera indispensable quand tous nos patrons seront chinois mais c’est une autre histoire…

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  5. J’ai écrit il y a deux mois à l’association DLF. Je joins la copie de cette lettre.

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