La peine de mort a-telle été rétablie en France, pour les pauvres ?
Sami Haliti était bûcheron au Kosovo. En 2008 il est victime avec sa famille d’une agression de la mafia qui règne sur le pays . Trop pauvre pour satisfaire aux exigences des malfaiteurs, il voit sa maison incendiée et deux de ses enfants meurent dans les flammes.
Il se réfugie d’abord en Albanie, d’où il est rejeté. Il tente sa chance en Macédoine puis revient au Kosovo où il essaie de vivre dans une nouvelle ville.
Peine perdue. Menacé de mort et laissant à des passeurs sans scrupule l’argent qui lui reste, il se dirige, en 2013, vers la France, « patrie des droits de l’Homme ».
Sami Haliti est, depuis l’agression, à moitié aveugle et surtout depuis 10 ans victime d’une maladie rénale qui le contraint à se faire dialyser trois fois par semaine.
Ses trois enfants (17, 14 et 11 ans) sont scolarisés dans l’agglomération annécienne et nous les avons entendus parler magnifiquement le français.
Sa femme a trouvé un travail comme bénévole dans une école, puisqu’elle n’a pas le droit de travailler contre rémunération.
Après des demandes d’asile politique systématiquement rejetées, il bénéficie du régime des étrangers malades jusqu’en février 2016.
Mais son épouse vient de recevoir un Ordre de Quitter le Territoire Français.
Mais la Fédération des Œuvres Laïques (FOL) vient de lui signifier que, sur décision de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS), aucune allocation ne pourra plus lui être versée, ni pour l’hébergement ni pour la nourriture.
Le collectif Untoitpourtous ne sait plus que faire.
Ce sont déjà 250 personnes qui vivent dans les rues d’Annecy.
Mettre à la rue un homme aussi gravement malade avec sa famille, c’est le condamner à mort.
La peine de mort a-t-elle été rétablie en catimini en France pour les pauvres ?
Qui oserait dire qu’il n’y a pas suffisamment d’argent pour faire vivre des êtres humains et leur permettre de s’insérer dans la société ? (Quand on pense à ces sommes colossales inemployées dans les bulles financières, les bourses, les paradis fiscaux.. !)
Sommes-nous devenus à ce point dégénérés pour continuer à nous soumettre à ce pouvoir nauséabond qui nous contraint à entretenir les nantis et à rejeter les déshérités ?
Quand vous voyez ces enfants menacés d’expulsion, leur vivacité d’esprit, leur désir de vivre, vous ne pouvez pas ignorer ce qu’est la vraie richesse.
Pour la famille Haliti, il y a urgence.
