La FNE74 dénonce la chasse aux associations environnementales organisée par le conseil départemental

Dans une lettre ouverte au conseil départemental de Haute-Savoie, la FNE74 (Fédération Nationale de l’Environnement de Haute-Savoie) dénonce une chasse aux associations de protection de l’environnement.

À travers cette lettre ouverte, la FNE74 reste convaincue que le dialogue doit être ré-instauré avec le Conseil Départemental : « Nous ne pouvons admettre que nos missions d’intérêt général et nos équipes salariées soient mises à mal aussi brutalement et arbitrairement, simplement parce que nous portons une vision différente sur quelques projets soutenus par le Département, ou par certains de ses élus. Par ailleurs le contraste est saisissant entre le traitement accordé aux associations environnementales et celui accordé à d’autres structures pour lesquelles l’argent semble couler à flots.

Aujourd’hui, le constat que nous faisons est que le Conseil départemental semble vouloir agir seul sans tenir compte des associations de protection de l’environnement. Un fossé est en train de se creuser entre votre Conseil et les associations environnementales, dont France Nature Environnement Haute-Savoie ».

 

Un bannissement pur et simple ?

La FNE se plaint que le Président du Conseil Départemental ignore leurs courriers, appels et mails pour demander une rencontre.

Arrêt des subventions 

              « Malgré une Convention Pluriannuelle d’Objectifs (CPO) courant jusqu’à la fin de l’année 2022, nous n’avons reçu aucune réponse aux demandes de financements annuels déposées en janvier. Alors que d’autres organisations semblent recevoir une écoute bien plus favorable, nous restons dans l’attente et l’inconnu. »

Exclusions de certains programmes,

              « Nous sommes également ouvertement exclus de certains programmes. Quelques-uns de nos partenaires habituels nous ont même informés ne plus pouvoir travailler avec nous de peur de perdre leurs financements départementaux. C’est le cas de projets éducatifs dans les collèges (dispositif SIEL) ou encore de certaines actions du schéma départemental des ENS avec des communes ou des inter-communalités. »

L’emploi du personnel menacé

               « Au-delà de la forme, notre incompréhension porte aussi sur le fond puisque nos missions d’intérêt général, reconnues et rappelées dans le cadre de notre CPO avec le Département*, sont menacées au même titre que la pérennité des emplois salariés de nos équipes. En effet, les projets menés avec le soutien du département sont réalisés par des professionnels de l’éducation à l’environnement et des experts en biodiversité qui ont démontré depuis longtemps la capacité de nos structures à délivrer un travail de qualité au profit des collectivités et de la politique départementale. »

 

Pourtant, il existe un engagement du Conseil Départemental en faveur de la FNE :

             Dans le cadre de sa politique des espaces naturels sensibles (ENS), le Département apporte :
La reconnaissance du rôle d’intérêt général joué par FNE Haute-Savoie en faveur de la préservation
des écosystèmes,
Son soutien politique à l’égard des actions définies dans les programmes annuels auxquels il accorde
son agrément,
Des moyens financiers mis annuellement à disposition du programme d’actions entériné pour l’année
de référence, sous réserve de l’inscription des crédits au budget départemental.

Auteur: librinfo74

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1 commentaire

  1. Ce qui arrive ne m’étonne guère.
    Un gouvernement pro fric, qui met des chasseurs à l’environnement, à la protection de la Nature nous dit tout.

    Cela-dit, ce pb mérite réflexion.

    Comment faire de la défense de la Nature, donc du vivant, inclus les humains, (ou autre juste revendication sociale) sans prendre part active à la POLITIQUE ?
    Si les associations, en principe a-politiques, s’interdisent de lutter politiquement contre un pouvoir car c’est de la politique, le combat, leur combat est perdu d’avance.

    Toutes les décisions viennent de politiciens faisant de la politique. Ils faut donc les combattre EN politique, il faut investir ce monde très particulier sans perdre l’expertise spécialisée que forme une association.
    Une association a peu de points d’accès à la politique institutionnelle quand le pouvoir devient a-démocratique.
    Pour conserver un point d’accès, il faudrait être un parti.

    Mais les partis sont autres, trop petits, ils ne peuvent trouver assez de compétences (faces aux politiques) dans tous les domaines couverts par des associations, trop gros, ils se concentrent sur le pouvoir plus que les divers problèmes pratiques spécialisés.

    Il y a un manque, un vide institutionnel.
    Des partis critiqués par les gens pour leur idéologie (l’idéologie c’est le mal, puisqu’associés à l’idéologie communiste – le mal, le goulag), les associations critiquées pour leurs moyens, leur harcèlement, qui empêchent les gentils entrepreneurs d’agir.

    Quelle que soit la manière de faire, empêcher le pouvoir d’agir est insupportable.
    Le fonctionnement démocratique est ainsi bien verrouillé.

    Il serait peut-être plus pertinent que des associations s’associent en masse (formant ainsi une importante population revendicatrice) et pèse ainsi sur le pouvoir.
    Qu’aussi, elles fassent des accords avec des partis (d’opposition).
    Ce serait pertinent du point de vue des compétences et du point de vue fonctionnement démocratique.

    Ainsi, la masse de gens s’opposant au pouvoir du fric (pour simplifier) deviendrait une préoccupation pour ces bandits qui nous gouvernent.
    Rien ne fait plus peur à une minorité sans base (la ploutocratie quasi fasciste – désolé, j’emploie les mots les plus pertinents à mon sens), qu’une masse de gens en colère.
    Il suffit de se remémorer l’épisode Gilets jaunes et autres révoltes historiques pour comprendre la terreur des illégitimes : arrêt des taxes pétrole et usage systématique de grande violence.

    Pour gagner, il faut faire masse de peur.
    Faire masse ne suffit pas, faire peur ne suffit pas, il faut masse et peur.

    Des associations sans masse populaire derrière mesurable (par la masse prenant conscience de sa force) ne font pas peur et donc n’obtiennent rien sinon parfois des clopinettes, rapidement contournées.

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