La contestation sociale s’amplifie en Tunisie : policiers en activité et enseignants au chômage engagent un rapport de force avec le gouvernement.

Chaque jour les mouvements revendicatifs se multiplient en Tunisie. Des manifestations se succèdent dans tous les secteurs d’activités.

Lundi 31 janvier, les policiers ont envahi les ministère de l’intérieur et pénétré dans le bureau de l’actuel Ministre. La confrontation fut rude. Le portable, le manteau et les lunettes du Ministre lui ont été volées. La confusion était extrême alimentant de nombreuses rumeurs sur une volonté de déstabiliser le pouvoir.

Depuis la situation s’est éclaircie.

C’est bien l’ensemble des corps de police qui étaient présents.
Des policiers favorables à l’actuel gouvernement, mais qui revendiquaient une revalorisation immédiate de leurs salaires et une heure supplémentaire de nuit à 600 millimes (30 cts d’euros ! : une misère !). C’est le gouvernement qui a été plus généreux en leur accordant 3,00 DT (Dinars Tunisiens) soit 1,50 € de l’heure).

Mais avec eux, se trouvaient des représentants de la police politique de Ben Ali qui avaient les objectifs de déstabiliser le pouvoir, avec le soutien direct des plus hauts responsables du ministère.

Le gouvernement a réagi immédiatement en mettant à la retraite forcée 27 fonctionnaires, et 9 en retraite normale – la liste des noms est parue dans la presse – et en nommant trois nouveaux responsables aux postes clefs.

Mercredi 2 février :  Les enseignants au chômage mettent la pression sur le ministre de l’éducation.

Hier matin, devant l’entrée du ministère de l’éducation, plus de 100 enseignants, forts de leurs maîtrises, de leurs masters et de leurs doctorats, dénonçaient l’injustice d’être au chômage, alors que des responsables, encore en fonction au Ministère, auraient facilité la nomination de gens sans les diplômes requis, mais soutenus par le RCD, le parti de Ben Ali. Ils ne comprennent pas pourquoi le Ministre refuse de les recevoir. Cela est d’autant plus incompréhensible car Taïeb Baccouche, porte parole du gouvernement, jouit d’une bonne popularité dans la population pour avoir subi de nombreuses années de prison comme opposant direct à Ben Ali. .

La principale revendication de ces enseignants est la suppression du CAPES, qui est devenu une filière de corruption dont les bénéficiaires seraient directement des membres du ministère qui toucheraient des pots de vins de l’ordre de 10 à 12 mille Dinars Tunisiens –  soit environ 6 000 euros – en échange de la délivrance de ce certificat de travail. Ils veulent qu’à la place du CAPES la référence soit l’ancienneté de la délivrance de la maîtrise.

Les revendications exprimées par ces enseignants rejoignent celles des différents mouvements sociaux éclatant tous les jours : revalorisation des salaires, reconnaissance des diplômes avec recrutement à la clef, titularisation des emplois précaires.

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Auteur: gfumex

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