La colère du personnel s’amplifie face à la politique de l’éducation nationale

 

Face à la dégradation grandissante de notre système éducatif, que faire pour mobiliser les personnels ?
C’est la question qui était dans la tête de près d’une centaine de personnes venues manifester, en ce jeudi 23 Septembre, devant la préfecture d’Annecy et exprimer, leur colère, leur inquiétude et où étaient présentes des organisations syndicales comme la FSU, Sud –Solidaires et FO.

 

Un constat accablant

Voilà pourquoi, cela décourage les personnels à venir manifester, surtout en tout début d’année scolaire. Des mots reviennent souvent dans la bouche des personnes présentes : le manque de personnel qualifié au profit de la contractualisation, la mise en place d’un système autoritaire et anéantissant toute concertation, tout dialogue.
Alors la fatalité s’installe. Qui s’est mis en grève en ce jour ? Selon certaines informations syndicales : 15% sur le plan national, alors que le ministère dit 4%. Ce qui est dommage est qu’il n’y ait pas eu une réelle intersyndicale.
Au niveau du premier degré qu’en est-il ?

Le gouvernement passe en force, à l’Assemblée Nationale et au Sénat, des lois sur la direction d’école. Directeurs et directrices seront comme des chefs d’entreprise, imposant des lignes directrices. Mais, où est l’humain ? Tout le pouvoir est remis entre les mains d’une seule personne. Alors, quid des projets d’école que l’on construit à égalité. On constate l’emploi de plus en plus fréquent de contractuels ou de personnes sans formation. Et d’ailleurs, le temps de celle-ci a diminué. Cela se traduit aussi par la perte de sens du métier et où l’on n’a pas envie de s’investir, d’autant que les salaires n’augmentent pas. Ce qui est grave pour les élèves en difficultés, fragiles ; c’est le manque d’accompagnement avec la disparition des RASED, de médecins, psychologues, infirmères scolaires, du manque d’AESH… Alors, comment résister quand surgit le raz le bol ?

 

Et dans le secondaire qu’en est-il ?

Évidemment, c’est le manque de moyens humains qui préoccupe : 350 postes sur le Rectorat de Grenoble. Voici quelques exemples rencontrés sur le secteur. Ainsi, sur Faverges, il n’y a pas de CPE, un peu partout il manque des assistants de vie scolaire, des infirmiers, médecins scolaires… Les classes sont surchargées parfois 29/30 élèves, sans compter les cas d’inclusion de certains élèves en situation de handicap. Et pour cela, il faudrait des AESH en nombre suffisant, alors que l’on observe qu’ils font moins d’heures en présence de ces élèves. Voilà pourquoi, sur Faverges, il y eut plusieurs actions avec la FSU, FO,Sud Education, la CGT avec le soutien de la FCPE.
Sur Rumilly, on note le manque aussi le manque de professeurs. S’ajoute à cela, que l’on a du mal à recruter des agents territoriaux, que les jeunes ne veulent plus devenir enseignants. Voilà pourquoi de manière ironique on a entendu dans la manifestation ces slogans / «  Notre manif est pourrie, nos ministres aussi, nos moyens aussi !!! » Cela résume bien la situation.

 

Devant la cité administrative, les organisations syndicales s’expriment

Pour le SNUipp, c’est l’installation de la direction d’école de manière autoritaire qui pose problème, car, depuis des années on fonctionne avec les adjoint.es. De même, il faut exiger plus de remplaçant.es. Si cela continue, on s’attend à de graves problèmes.

Pour le SNES, là aussi, on note le problème du manque de postes de remplacement. Le Rectorat de Grenoble, fait de plus en plus appel à des contractuels. Il y a aussi des professeurs sans postes et une avalanche de suppression (au moins 400).

Il en est de même pour le personnel non enseignant, comme les agents d’entretien.
Pour FO, l’école est en danger, c’est pourquoi il faudra lutter jusqu’au bout ; d’autant qu’il n’y a toujours pas d’augmentation de salaire, que les listes complémentaires sont fermées puisque s’installe le recrutement contractuel avec moins de titulaires, comme les psychologues que l’on sort du système. Ceci est à mettre en lien avec lea disparition des structures d’aide et spécialisées. Quand un élève en a besoin, il faut que les familles en recherchent ailleurs, et les listes d’attente sont longues !!!

On peut parler de destruction de notre système et le mot n’est pas trop fort. Comme la masse salariale diminue, que nous sommes dans une zone de vie chère, on aboutit à une impasse. Voilà pourquoi la seule voie possible est de se mobiliser tous et toutes, et en perspective, participer à l’action du 5 Octobre avec l’ensemble des organisations syndicales et le soutien de la FCPE.

Colette Charlet, Sylvie Touleron

Auteur: Colette CHARLET

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2 commentaires

  1. Les enseignants se plaignent mais ne descendent pas dans la rue!

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    • Effectivement, c’est désolant
      C.Charlet

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