Jean-Luc Rigaut n’a pas de temps à perdre pour enquêter sur les agissements de sa police municipale
Au cours d’un entretien accordé à librinfo74 concernant des agissements de sa police municipale à l’égard de familles Roms, nous avons soumis au maire d’Annecy un certain nombre de situations où, selon des témoins, sa police serait impliquée.
À première vue, toutes ces affaires n’intéressent pas Jean-Luc Rigaut.
Concernant la présence de familles Roms qui occupent le square Stalingrad ou le quai des oiseaux en face du quai des Clarisses, le maire d’Annecy a demandé à sa police municipale d’intervenir pour qu’ils quittent ces lieux. « Je suis de plus en plus agacé par la présence de ces personnes qui créent des situations difficiles avec la population. »
Le maire d’Annecy déclare n’avoir pas de temps à perdre pour enquêter sur la façon dont sa police municipale applique ses consignes. « C’est du passé, ce qui m’intéresse c’est de pouvoir gérer au mieux ces familles ». Je me fais « engueuler » presque tous les jours sur ce qui se passe au Matin Bleu. Nous avons accepté, en lien avec les services de l’État, d’accueillir provisoirement des familles Roms en voie d’intégration dans ces locaux, aujourd’hui propriété de la Ville. Le problème est la présence d’autres familles qui gravitent autour de ce lieu. Certaines occupent le terrain de l’ancien abattoir sur lequel les travaux vont commencer en septembre. »
La question des reçus des procès-verbaux dressés par la police municipale pour mendicité, reçus qui n’auraient pas été remis à cette femme Roms, n’a pas été abordé par le Maire. Pourtant, il suffirait qu’il demande qu’on lui fournisse la trace de reçus, mais comme Jean-Luc Rigaut n’a pas le temps de s’en occuper, nous n’aurons pas de réponse. Le cas où de l’argent aurait pu être soutiré par ces agents sans trace écrite, est suffisamment grave pour justifier une enquête.
Néanmoins, le maire a fait une concession en déclarant qu’il rappellera aux agents de la police municipale les codes de bonne conduite. Anne-Marie Aubry, directrice du cabinet du maire, reconnait qu’il peut toujours exister des dérapages de certains agents.
Destruction du camp Roms à Vovray le jeudi 25 juillet.
Pour Anne-Marie Aubry, il n’y a pas eu d’expulsion.
Au bout de quelques minutes, la mémoire revient au maire qui confirme la présence de la police municipale sur les lieux le jeudi 25 juillet, mais essentiellement pour empêcher ces familles d’aller s’installer sur les terrains appartenant à la Ville d’Annecy, situés à proximité.
La question est de savoir pourquoi la police municipale se trouvait sur les lieux pour empêcher ces familles de s’installer sur les terrains de la ville. C’est bien qu’elle savait que les baraquements dans lesquels logeaient ces familles allaient être détruits.
Sur ce point, le maire reste évasif : « Ce sont des lieux où la police municipale a l’habitude d’être présente ».
Sur la question d’une éventuelle évacuation des familles Roms, Anne-Marie Aubry est plus précise : « Il n’y a pas eu d’expulsion. Soyons précis avec les mots. Expulsion veut dire intervention de la force publique sous l’autorité du Préfet, en application d’une ordonnance judiciaire. Ceci n’a pas eu lieu. Toutefois, je sais qu’il y a une procédure en cours suite à une plainte déposée par la SNCF pour occupation illégale de son terrain. »
Au final, les circonstances de la destruction des cabanes des familles Roms demeurent toujours mystérieuses.
Questionnée à ce sujet, la direction Rhône-Alpes de la SNCF devait nous répondre vendredi dernier. Nous attendons donc sa version des faits.
Intervention de la police municipale à la fermeture de la déchetterie de Vovray le mardi 6 août, et interpellation de Roms sur la voie publique avec palpation.
Sur ces deux points, le maire est formel : en aucun cas la police municipale d’Annecy est intervenue. Il s’agit de la police nationale.