Héroïsme ou auto-défense ?
Ce 22 août, en poursuivant les braqueurs du café de Marignane, ce jeune retraité de 61 ans s’est transformé spontanément en justicier.
À quoi cela a-t-il servi ? À rien si ce n’est la mort d’un homme, la douleur de toute une famille. Une mort inutile.
Manuel Vals, dans des accents dignes d’un pur sarkoziste a rendu hommage à ce citoyen pour son sens du devoir, son magnifique civisme, son héroïsme !
Attention au poids des mots.
Peut-on parler d’héroïsme à propos d’un tel évènement ?
Si ce père de famille, avec le même élan de courage, avait essayé, au péril de sa vie, de sauver une personne prise en otage par ces délinquants, on aurait pu parler « d’héroïsme » et sa famille aurait pu se projeter dans une image sacralisée de cet homme.
La réalité, est qu’il a poursuivi ces jeunes qui s’enfuyaient en scooter.
Cette mort absurde et inutile ouvre la voie dangereuse de l’autodéfense qui permet toutes les dérives.
Justice et police doivent rester au main de la collectivité publique.
Les faits délictueux doivent être traités au sein du pouvoir régalien de l’État, en associant les compétences d’un police républicaine et les dimensions sociales et éducatives d’une société démocratique, avec des moyens beaucoup plus importants en personnels et matériels
En rendant hommage à cet acte d’auto-défense, Manuel Vals légitime la possibilité à tout citoyen de se transformer en justicier.
À quand les milices de quartier et les lynchages collectifs ?
