FO appelle le personnel médico-social à manifester le 5 octobre contre la politique gouvernementale

Devant : Patricia Vachern Françoise Coudert, , Pascal Fanjot, Derrière : Mekki Aridi, Alain Collard

En ce mardi 21 Septembre, les représentants des personnels du médico-social et de l’aide à domicile avaient organisé une conférence de presse afin d’informer les médias de la destruction progressive de ce secteur au détriment des usagers les plus vulnérables.

 

Comment faire face à une situation de désespérance ?

Françoise Coudert, une des représentantes du personnel accompagnée de Patricia Vacher, de Mekki Aridi, Pascal Fanjot, Alain Collard a dressé un bilan de la situation sur le département.
Depuis quelques années, les fédérations d’employeurs de ce secteur, sous la pression de ce gouvernement accompagnent les suppressions de postes pour réguler les déficits des associations à but non lucratif, dans le champ du médico-social, de la formation.
Ces derniers temps, avec le déficit de postes de toutes sortes pour mutualisation, externalisation, absorptions ; il devient alors difficile de fonctionner. On est dans une impasse !

Ajouter à cela les impacts de la crise sanitaire, où le gouvernement ne respecte pas ses engagements.
Hier, les salariés du secteur médico-social n’étaient pas considérés comme des soignants bénéficiant des 183 € (Segur), mais avec l’obligation vaccinale, ils le deviennent, mais n’ont toujours rien reçu. Ils ont dû continuer à travailler sans bénéficier de protection, du matériel nécessaire pour prendre en charge les personnes qui leur sont confiées. Ceci a donc une répercussion sur l’accompagnement.

Au vu de cette situation, des personnels se tournent alors vers des secteurs mieux rémunérés ou en Suisse. Il devient de plus en plus difficile de travailler et on aboutit à des burnout.

Impossibilité de répondre aux besoins des usagers.

C’est bien la première fois que ces personnels vivent une catastrophe d’une telle ampleur ; que ce soient des personnes en situation de handicaps, des foyers médicaux, des ESAT, IME…

On met les usagers en danger par les restructurations.

On embauche de plus en plus de CDD, d’intérimaires, précaires.

On travaille sous les injonctions de l’état, voire de l’Europe.

Et la formation, qu’en est-il ?

Rien n’est prévu pour travailler avec du personnel qualifié, formé. Au contraire, cela s’accentue avec le manque de postes. C’est ce qui se passe au Foyer d’Accueil Médical (FAM) d’Héry. De plus, comme on n’est pas dans le Segur, il y a des personnels avec différentes qualifications. Ainsi, on fait des économies tout en ne respectant pas le droit des salariés et en remettant en cause les conventions. Beaucoup de personnels sont touchés alors que les besoins existent. On assiste à des turn-over où l’on jongle en dehors des conventions collectives.

Mais alors, quelles conséquences ?

Mise en danger des personnels et usagers, pas assez de formateurs, incertitude de l’avenir pour les stagiaires, manque d’infirmières, de moniteurs, éducateurs/trices… Bref, une réelle dégradation/déflagration intenable, à cause de la mise en place de plateformes pour faire des économies et restructurations du médico-social. Une réelle pression s’exerce sur le secteur associatif à bout de souffle pour répondre à une logique budgétaire dictée par les directeurs généraux.  Les Conseils Départementaux décident à partir des décisions nationales et l’on va vers le chaos !

Alors quelles alternatives et réponses ?

Cela doit passer par une augmentations des salaires, du personnel qualifié sur de vrais emplois.

Quand on pense que 80 000 lits dans le secteur psychiatrique ont été fermés depuis les années 80 !

Il faut qu’il y ait une prise en charge collective pour que l’usager ne soit pas en danger, et ne soit pas à la charge des familles. Celles-ci en sont conscientes et sont démunies tout autant que le personnel. Il y a urgence à se mobiliser, relayer ce qui se passe sur le terrain au niveau de la population, interpeller les élu.es, dénoncer la perte de sens du métier, la maltraitance institutionnelle.

On agit avec de l’humain. Le désengagement de l’état où tout est quantifié, dénature le travail. Il faut créer des postes qualifiés, car il y a des priorités, augmenter les salaires car sur 20 ans, on a perdu 25% de pouvoir d’achat. L’indice d’augmentation entre 2013 et 2021 n’a guère varié. Pour que les associations s’en sortent, permettant l’inclusion de tous et toutes (adultes comme enfants) dans les services et établissements, il faut une réelle concertation pour éviter l’exclusion, bref de réels moyens.

Le raz le bol, l’usure, le burnout, les démissions conduisent les personnels du médico-social et de l’Aide à domicile à manifester, le 5 Octobre à 13H devant l’ARS, avant de rejoindre la manifestation devant la préfecture.

Auteur: Colette CHARLET

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1 commentaire

  1. Bonsoir Madame,
    Merci pour votre article qui retrace bien nos échanges.
    Françoise COUDERT
    Secrétaire du SDAS FO 74

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