Évacuation par la force publique des familles Rroms du terrain du Pont-neuf à Cran-Gevrier.
Ce matin 3 août, à 7h00, la police d’État et la police municipale de la Mairie de Cran-Gevrier, en présence du chef du cabinet du Préfet et du directeur départemental de la cohésion sociale, M.Ultsch, ont investi le terrain situé au Pont-neuf le long de la voie ferrée, occupé illégalement par des familles Rroms.
Les familles ont été expulsées et toutes les cabanes construites par ces familles, détruites.
Notre site était sur place hier, mardi 2 août. Nous avons rencontré ces familles, accompagné par Michel Bois, de la Pastorale des migrants.
Nous y avons appris que le maire socialiste de Cran, Jean Boutry, avait pris, en date du 22 juillet, un arrêté d’interdiction d’occuper le site pour raison sanitaire, sans leur fournir de délais précis pour organiser leur départ, ce que nous a confirmé un habitant du camp :
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On peut s’étonner de la rapidité avec laquelle cette expulsion a été menée pour des raisons sanitaires, sachant que des familles Rroms sont installées depuis deux ans sur ce terrain dans des conditions de vie exécrables, sans que personne n’intervienne.
Interviewé à ce sujet par librinfo, le maire socialiste de Cran avait déclaré que seul l’État était concerné. Quand bien même il aurait voulu trouver une solution humanitaire, il n’avait pas les moyens financiers et fonciers pour reloger ces familles.
Tout s’est accéléré à partir du 25 juillet.
C’est depuis cette date où un homme vivant sur le camp avec sa famille a été interpellé par la police, dans le cadre d’une série d’arrestations de ressortissants roumains pour vols réalisés en bande organisée, que la situation a rapidement évolué.
Depuis, quatre femmes vivant sur le camp – dont les maris ont été arrêtés – sont reparties avec leurs enfants en Roumanie. Les familles restantes s’étaient engagées à quitter le terrain. Michel Bois, avec d’autres personnes, se sont enquis d’autres terrains et de caravanes pour les reloger.
Entre temps, ces familles devaient nettoyer le terrain et détruire certains baraquements en attendant une solution.
Ils n’en eurent pas le temps.