Évacuation des camps Roms sur les communes de Juvigny et de Cranves-Sales près d’Annemasse. La quasi totalité des caravanes ont été détruites.

Ce matin, vendredi 20 juin, à la première heure, les camps des familles Roms de Juvigny et de Cranves-Sales sur le territoire de la communauté d’agglomération d’Annemasse ont été démantelés.

Une quarantaine de personnes sur Juvigny et une vingtaine sur Cranves-Sales, parents et enfants, ont été évacuées. Trois familles ont été relogées suite à l’enquête sociale menée auparavant par les services de la cohésion sociale, comme l’exige la circulaire Valls du 28 novembre 2012.

Des maires qui n’ont pas les moyens de répondre à la situation de ces familles.

Ces évacuations, ordonnées par la justice suite à un dépôt de plainte du maire de Cranves-Sales et de la société d’économie mixte ‘Technosite Altéa » pour la commune de Juvigny, ont été menées par les forces de gendarmerie sous l’autorité du Préfet. Contactés par téléphone, ni le Préfet, ni la directrice de cabinet n’ont répondu à notre demande de contact.

Denis Maire, maire de la commune de Juvigny, avec 660 âmes, revendique son statut de petite commune, ne disposant pas de service social communal : « Ces familles étaient installées sur un terrain du site Altea géré par une société d’économie mixte. Je n’avais que très peu de contact avec ces familles et n’ait été sollicité que dernièrement pour scolariser des enfants. Suite à l’évacuation de ce matin, nous avons répondu à la demande du Préfet de loger ce soir une famille en attendant d’emménager dans un appartement sur l’agglomération. »

Bernard Boccard, maire de Cranves-Sales précise que cette demande d’évacuation lui revient en tant que premier magistrat de la commune, mais que celle-ci se fait en concertation avec la communauté d’agglomération d’Annemase et le Préfet : « Nous avons deux enfants d’une famille Roms scolarisés dans notre commune, et nous n’avons aucun reproche à formuler à ces familles. Je suis contraint de demander l’évacuation illégale de ce terrain, d’autant que son insalubrité est dangereuse pour ces personnes, en particulier pour les enfants, mais je sais que ce genre d’opération n’est pas facile à vivre face à ces situations de misère. Nous avons pu reloger un couple et ses deux petits enfants dans un appartement. Nous allons les suivre pour que cette famille puisse s’intégrer dans notre commune en les aidant à trouver du travail. »

Des opérations pas évidente pour le colonel François, directeur départemental de la gendarmerie

Le colonel François, directeur départemental, tient à souligner que ces opérations se sont déroulées sans résistance, en toute sérénité :   » Cela s’est passé dans la dignité. Ce n’est jamais une opération facile pour nous d’évacuer des familles avec des enfants. Bien sûr que ces familles auraient voulu rester sur place, mais elles savaient  qu’un jour au l’autre elles devaient partir. »

Si des OQTF (Obligation de quitter le territoire) ont été délivrés, le colonel François précise qu’aucune reconduite à la frontière n’a été exécutée.

Des logements détruits, des caravanes écrasées

Des caravanes inaptes à la circulation ont été détruites conformément à la loi comme le précise le colonel François.

Une loi que n’acceptent pas les militants des associations humanitaires considérant ces caravanes comme des logements.

La LDH toujours présente aux côtés des familles Roms

La LDH regrette que le travail social auprès de ces familles ne soient pas engagés beaucoup plus tôt, en relation avec les associations humanitaires, afin d’éviter ce genre de situation : « Les diagnostics réalisés par le service de la Direction Départementale de la cohésion sociale ne sont pas réalisés sérieusement, estime Jean-Pierre Raffier. Ils sont réalisés d’une façon administrative comme pourraient le faire des agents du recensement. Le code des familles n’est pas respecté. Je me réjouis que les Roms présents ce matin aient refusé de signer les OQTF (Obligation de quitter le territoire). »

 

* Lorsque le maire d’Annecy avait demandé l’évacuation d’un camp illégal près de la gare, l’évêque avant dénoncé la destruction des caravanes comme une atteinte à la dignité humaine puisque elles étaient des logements.

 

Auteur: gfumex

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