Élections européennes, le 9 juin faites vos jeux !

Avec une gauche divisée et éclatée, de nombreux électeurs et électrices de « gauche » sont complètement déboussolés, ne sachant à qui apporter leur voix le 9 juin. Ou pire, s’abstenir, laissant l’extrême droite maître du jeu. Pour répondre à cette situation, le groupe dissident de la majorité municipale annécienne, « Oui Annecy », a organisé un débat le 30 mai à Annecy entre les listes de gauche dont le but ”était d’y voir un peu plus clair pour ces élections européennes à fort enjeu, quand le taux d’abstention habituel est loin d’être réduit et quand l’extrême droite gagne encore du terrain.

Installés gentiment côte à côte : LO, Nouvelle Donne, La Ruche citoyenne, La France insoumise, le parti communiste, les écologistes, le nouveau parti anticapitaliste révolutionnaire et le parti des travailleurs

Le parti socialiste attendu n’est pas venu.

Un débat pour y voir plus clair

 Le principal clivage politique : la gauche institutionnelle et les partis ”révolutionnaires”

Dans le ”camp” des révolutionnaires, se distinguent Lutte ouvrière, le NPA et le parti des travailleurs. Des formations en dessous des 5%, et  qui n’auront donc pas d’élus. Cela ne les gêne pas outre mesure car leur principal objectif est de rassembler les salariés en lutte contre le patronat pour porter leur parole. Des salariés qui « n’ont rien à attendre des partis de gauche ”traditionnels” de gouvernement, comme le PS, le PCF et les écologistes. »

À part, on peut classer les Insoumis, Nouvelle Donne, et la Ruche citoyenne, proche des gilets jaunes. Leurs caractéristiques est de se situer dans des ”mouvements” en dehors d’une appartenance paritaire, où les citoyens ont la liberté de construire leur chemin politique de prise de pouvoir.

Les oppositions se cristallisent autour de « pour ou contre l’Europe »

Deux camps s’affrontent : les ”pro-européens” qui veulent créer un Europe capitaliste sociale et vertueuse sur le plan environnemental au service des peuples, et les anti-capitalistes qui veulent une Europe fondée sur un autre système économique non capitaliste porteur d’une politique émancipatrice imposée par le monde du travail.

Le dilemme est avant que la révolution renverse le système capitalise, compte tenu de l’accaprement populiste de la classe poulaire par l’extrême droite,  beaucoup d’années risquent de s’écouler. Pendant ce temps, les forces réactionnaires et capitalistes ont tout le loisir de poursuivre leur politique destructrice de notre société.

Chacun développe ses arguments

L’aspect cocasse et saugrenu des confrontations d’idée, est que tous sont d’accord sur l’essentiel qui est de répondre à l’intérêt général des citoyens en matière de logement, de santé, de salaire, de protection sociale, d’éducation, de défense des droits de l’homme, de l’accueil des migrants, mais qui s’affrontent sur les stratégies. Une stratégie de compromis avec les partis gouvernementaux de « gauche ». On voit ce que cela a donné avec les différents gouvernements socialistes depuis Mitterand à Hollande en passant par Jospin. Une période « socialiste » qui a enfanté un Macron ultralibéral autoritaire venu des limbes financières.

La paix, cela ne mange pas de pain

Tous se retrouvent ”pour la paix” mais avec des désaccords flagrants, entre partis dits « révolutionnaires », et les partis de la gauche gouvernementale, favorables à une défense militaire du pays et la fabrication d’armes les plus performantes possibles, ce qui donne le feu vert aux entreprises d’armement.

Pour LO, c’est la classe ouvrière qui doit prendre le pouvoir
L’objectif de Jacques Matteï est que le camp des travailleurs fassent de la politique pour imposer leur pouvoir par la lutte des classes. C’est le cas à Rumilly où les travailleurs ont dénoncé l’entreprise TEFAL qui a mis sur le marché des produits dangereux pour la santé porteur des PFAS.
« La remise en état de tout le réseau ferroviaire doit être un des chantiers prioritaires dans notre pays. »

« Nouvelle donne », un mouvement qui vise à reprendre la main sur Europe.

Fondé en 2013 par un collectif de citoyens, dont l’économiste Pierre Larrouturou, ce mouvement propose des solutions pragmatiques, en se détachant des idéologies qu’il juge souvent stériles. Il propose des idées clés, soutient des initiatives citoyennes, un programme économique ancré dans le réel et basé sur des valeurs essentielles telles que le progrès et la justice sociale, le respect des hommes et de son environnement, la capacité donnée à chacun d’être acteur de son quotidien.
La représentante locale, plaide pour un traité social européen  : « Il est impératif de négocier un traité de convergence sociale pour sortir du chômage de masse, réduire les inégalités, protéger l’emploi et le revenu des actifs (salariés, artisans ou indépendants…), stopper les délocalisations de nos régions vers les pays ou les régions à bas niveau de salaire et faire reculer la précarité et la pauvreté. »

François-Marie Périer de la Ruche Citoyenne se réclame du mouvement des Gilets jaunes

Il encourage de se débarrasser des banques privées en mettant notre argent sur des banques solidaires somme ”La nef”
Sortir des accords de libre échange, prendre la majorité dans les grandes sociétés de production des énergies, et prendre en main sa santé en se luttant contre la domination des laboratoires pharmaceutiques. Porter le combat des droits humains et de l’égalité ”Homme:femmes”.


Daniel Ibanez, candidat d’ouverture de la liste de l’Union populaire, veut porter au sein de l’Europe les luttes citoyennes.
Opposé au Lyon Turin, porteur des luttes de Saintes Soline et de Notre Dame des Landes, défenseur des lanceurs d’alertes, Daniel Ibanez représente au sein de la liste des Insoumis la dimension écologiste.

Une lettre qui fait polémique
Un certain nombre de signataires de la lise de l’union populaire, dont Daniel Ibanez, ont adressé une lettre aux électeurs écolos pour leur proposer de voter pour leur liste. Une initiative surprenante proposant de siphonner des voix écologistes en perte de vitesse sans toute l’Europe. Une des raisons – non écrite- serait de ne pas voter pour une liste qui ferait moins de 5% et n’aurait pas d’élu-e-s, ce qui serait un gaspillage des voix. Autant voter pour les insoumis qui ont de bonnes chances de dépasser le seuil fatidique.
En signant cette lettre – dont il reconnaît, en aparté, que c’était une erreur politique humiliante pour les écologistes – Daniel Ibanez voulait alerter les électeurs ”écolos” de la présence de Flora Ghebali, sur la liste de Marie Toussaint, en position éligible, de l’ex-communicante de François Hollande , présente sur une liste municipale macroniste. Une présence qui interrogera, d’après Daniel Ibanez ”les mutilé-e-s des gilets jaunes, les opposants à Notre Dame des Landes ou Sivens…”.

Cette présence symbolique rappellera les différents gouvernements socio-démocrates où socialistes et écologiques marchaient main dans la main.

Pour le représentant des écologistes, devant l’urgence climatique et sociale , seule la liste de Toussaint porte de véritables solutions
Il reconnaît une certaine proximité avec Pierre Larrouturou de Nouvelle Donne, et plaide pour le droit au ”véto social”, un SMIC européen de formation, une tarification progressive de l’eau et une sécurité sociale alimentaire.

Pierre Boukhalfa du PCF, met en avant la réindustrialisation de notre pays pour produire ”local”
Lancer un immense chantier de rénovation thermique de tout le parc de l’immobilier social. Il en profite pour lancer une flèche perfide contre les écologiques ”bobos” qui impose une écologie punitive.
Des propos qui ont titillées les neurones de Daniel Ibanez qui, reprenant au vol les propos populistes du Parti communiste, lui rétorqua que c’est le capitalisme qui est punitif. L’autre sujet de discorde concerne Notre-Dames des Landes, où le PCF, selon le candidat de l’Union popuaire a refusé de contester le projet, prétextant que ce n’était pas un projet ”public-privé”. Daniel Ibanez lui fait remarquer que le PCF ne s’oppose pas au Lyon Turie, alors que c’est un projet ”public-privé”. Il est vrai que ce projet est soutenu par Antoine Fatiga, des cheminots CGT.

Pour Baptiste Anglade du NPA, seul un mouvement révolutionnaire anticapitaliste peut permettre de créer une société répondant aux besoins des gens.

« Vouloir ”démocratiser” le capitalisme, comme le prône les partis politiques de gauche et écologistes n’est qu’un leurre. Il suffit de voir la situation sociale déplorable que nous ont fabriques de décennies de compromissions sos-cile-démocrate. Seules les luttes sont porteur d’espoir. Ce sont les salariés et le citoyens les moteurs politiques de la transformation sociale. »

 

Chez Joël Chelloux du parti des travailleurs, on retrouve les mêmes arguments mais avec une absence totale de synergie entre les deux partis politiques.

 

 

 

 

Auteur: librinfo74

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