ÉDITO…………………………………… Règle d’or : le peuple devra payer

Le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG), dans lequel le gouvernement socialiste s’apprête à nous engager définitivement, ne dit pas très clairement en quoi il consiste.

Si nous regardons un peu plus attentivement, nous comprenons vite que, finalement, il s’agit de graver dans le marbre de la loi ce que l’on appelle la règle d’or. Et la règle d’or – qui vaut de l’or en effet pour ses bénéficiaires – peut s’énoncer ainsi : « le peuple doit payer. »

Il faudrait être aveugle pour ne pas voir très clairement ce que veulent les dirigeants des trois grandes instances du pouvoir en place au-dessus des nations (je veux parler du FMI, de la BCE et de la commission européenne), il suffit de jeter un coup d’œil sur la Grèce pour en avoir une idée.

Mais, après tout, n’est-ce pas justice que le citoyen français, comme le grec ou l’espagnol, paie ses dettes et se serre la ceinture s’il veut continuer à vivre (je pense que c’est cela la « stabilité » du traité) dans ce système libéral qui lui a déjà tant donné ?

Pensez à ce qui pourrait arriver. Par exemple, dans tel ou tel pays, un gouvernement un peu de gauche -et très inconscient- qui déciderait de refuser l’appauvrissement (ce qu’on appelle l’austérité) et la misère et prendrait des mesures de relance de l’économie en augmentant les salaires, en diminuant les taxes, en créant des emplois…

Vous imaginez la catastrophe ! Il augmenterait à coup sûr le déficit budgétaire, il créerait peut-être de l’inflation. On peut même envisager qu’il décide de récupérer sa souveraineté monétaire, qu’il crée sa propre monnaie et qu’il se prête à lui-même de l’argent sans intérêt ! Comme au temps abominables qui précédèrent 1973, avant que Giscard, suivant en cela la mode néolibérale naissante, n’interdise ce genre de folie qui permettait aux peuples d’être indépendants des puissances financières.

Non ! Soyons sérieux. On ne va quand même pas revenir à la démocratie réelle et rendre au peuple un pouvoir qu’il ne mérite pas. Il n’est pas capable de se gérer lui-même, il est bien trop dépensier. Il ne pense qu’à une chose : être libre. Mais s’il était libre, on peut soupçonner qu’il refuserait de se faire exploiter. Alors il n’en est pas question.

Avec le TSCG on est tranquille pour longtemps.

On va réduire les dépenses de santé, diminuer, par exemple, les remboursements de la sécurité sociale, baisser les crédits pour l’enseignement et la culture, ponctionner les retraites, augmenter la CSG, la TVA … Restreindre encore les salaires et, bien sûr, distraire le peuple en lui suggérant de s’intéresser à autre chose qu’à la politique (il n’a qu’à regarder la télévision) et de s’en prendre à d’autres qu’aux tenants du pouvoir (par exemple aux immigrés ou aux méchants travailleurs chinois qui nous piquent nos emplois).

Le TSCG, avec le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) qui lui est attaché, permettra au gouvernement de la République de se dispenser de toute responsabilité concernant les choix budgétaires qui déterminent pourtant une grande part de la politique générale. La commission européenne prendra le relais, aux ordres du FMI, de l’OMC et de la BCE qui servent les intérêts de notre maître à tous : le système financier mondial. Ce sera, pour lui, un grand progrès.

 

Auteur: librinfo74

Partager cet article :

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.