édito: les travailleurs coûtent trop cher !

L’affaire PSA avec ses 8000 suppressions de postes est un coup dur pour les travailleurs, et
nous savons que ce n’est pas une affaire isolée mais que partout en France et en Europe le
chômage est en voie d’expansion catastrophique.

Alors nous nous interrogeons :
Pourquoi ces licenciements ?
Pourquoi toutes ces entreprises qui ferment ou partent s’installer ailleurs ?
Et la réponse nous est donnée, évidente apparemment, catégorique : le travail coûte trop
cher.

Les bras nous en tombent ! Je répète : le travail coûte trop cher. C’est ce qu’affirme en tout
cas le MEDEF, ce que reprennent en chœur les chantres du libéralisme et tous les médias
idéologiquement bien-pensants.
Comme le disait Mme Thatcher : « il n’y a pas d’alternative ». C’est le libéralisme ou rien et
dans le libéralisme le travail coûte trop cher.

Or, moi, je suis allé à l’école et mon instituteur ne devait pas être libéral parce qu’il m’a
appris le contraire. Il m’a dit : « le travail est pour les hommes le seul moyen de produire de
la richesse. Dans une société, plus il y a de gens qui travaillent plus la richesse est grande.

Ce qui coûte cher, c’est l’inaction, la paresse de ceux qui, ne travaillant pas, se font entretenir par les travailleurs sous prétexte qu’ils sont propriétaires de la terre ou des instruments de
travail. »
Dans l’ancien régime, par exemple, les paysans cultivaient la terre et produisait la nourriture.
Non seulement ils ne coûtaient rien mais ils rapportaient, ceux qui coûtaient, en revanche,
c’était les seigneurs qui prélevaient de force des richesses qu’ils n’avaient pas produites et
condamnaient à la misère les paysans privés des fruits de leur travail.
On ne disait pas, à l’époque, que les paysans coûtaient trop cher du fait de leur travail, on
n’aurait pas osé. Même les nobles n’étaient pas si cyniques.
Mais aujourd’hui, si ! On ose le dire. C’est le travail qui coûte !

Nous pouvons aujourd’hui juger précisément de la valeur d’un ouvrier, c’est simple : il est un bon travailleur dans la mesure où il ne coûte rien.

Voilà ! Vous avez compris, l’idéal du travailleur, c’est l’esclave. Il travaille et il ne coûte
rien. Quoique ! Il faut quand même le nourrir, le vêtir un peu, enfin l’entretenir pour qu’il
continue à travailler.
Oui, il y a mieux, il y a moins cher : le travailleur jetable que vous n’avez même pas le souci de conserver. Vous le faites produire, vous vous appropriez ce qu’il a produit et vous le licenciez. Qu’il se débrouille !

Àh ! Si les travailleurs se rendaient compte que tout ce qu’ils exigent (un salaire décent,
des droits à la santé, au repos…) est exorbitant et empêche les actionnaires de faire du
profit…

Non ! C’est vrai, ils sont gonflés les travailleurs de vouloir être payés. Ça coûte !

Auteur: librinfo74

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